CRITIQUE DU CONFINEMENT PRODUCTIF (PhiloBoulot, Welcome to the Jungle)

Deuxième vidéo d'une série d'épisodes faits avec le média Welcome to the Jungle pour décrypter grâce à la philosophie ce que nous vivons lors de ce confinement.
Le deuxième épisode critique l'injonction à la productivité et à la rentabilisation de ce confinement, conçu comme un temps qui devrait "servir à quelque chose".
On espère que ce format plus court vous plaira! Vous pouvez essayer de deviner dans les commentaires les sujets des prochaines vidéos!
CONSEILS DE LECTURE
André Gorz, Métamorphoses du travail
Paul Lafargue, Droit à la paresse
Eva Illouz, Happycratie
Et notre vidéo sur ce livre : • Dictature du bonheur -...
Leur site : welcometothejungle.com et leur chaîne : / @welcometothejunglemedia

Пікірлер: 26

  • @naturalearth8104
    @naturalearth81044 жыл бұрын

    Géniale ! J'adore cette vidéo comme d'habitude, je suis une nouvelle abonné et j'ai vue toute vos vidéos (binge watching haha) ! J'adore ! Merci bcp de nous offrir un contenu de qualité durant ce confiment ! Personellement mon moment préféré c'est le soir, j'adore admirer la lune, quand elle est visible, et les arbres autour de moi, seule, c'est très apaisant.

  • @oulouloulou6030

    @oulouloulou6030

    4 жыл бұрын

    Oui, je rejoint, le contenu est très riche, merci de vos vidéos. Je vous encourage à continuer

  • @jeremygunther5721
    @jeremygunther57214 жыл бұрын

    "Il n'y a pas de phénomène moral, il n'y a que des interprétations morales des phénomènes", je me rends bien compte qu'en demandant à mes élèves ce qu'ils ont fait pendant cette période et qu'ils me répondent "rien" il y a une forme de honte et de culpabilité de leurs activités, et qu'il y a pour eux les bonnes et les mauvaises activités. Jouer à Fortnite est mauvais, passer du temps sur tiktok également. Le plus étrange c'est de poser la même question à mes amis et que la seule activité qu'ils évoquent soit lire (ou faire du sport)... alors que lire n'était qu'une infime partie de leurs autres occupations qu'ils vont dissimuler. Les injonctions sociales prennent tout leur sens ici. Par contre le productivisme n'est pas mauvais en lui même. L'agitation est mauvaise si elle est sans but, ou sans un but clairement défini, voire motivée par la culpabilité de ne rien faire. Le problème de ce confinement est cette culpabilité permanente des activités. Mes activités de confinement... j'ai fini tiktok, c'était bien et j'ai relu ma critique de la raison pure, c'était bien aussi.

  • @meta2588

    @meta2588

    4 жыл бұрын

    On peut finir tiktok ?! Encore plus incroyable que la Critique ! Merci pour ce témoignage, qu'on partage avec nos élèves. Le "productivisme" dont parle cette vidéo est celui des injonctions à la productivité économique, la rentabilité de son temps et l'efficacité du télétravail ou des temps de repos censés être utiles à la future reprise économique. C'est dans ce cas un temps aliéné. Les activités d'autoproduction, dont parlera la prochaine vidéo samedi, sont par contre des espaces de liberté, mais n'obéissent pas à des contraintes qu'on dirait "productivistes", car même quand on se donne du mal pour un objectif personnel, comme écrire un roman ou faire des crêpes, on est plutôt dans une logique de plaisir et d'inventivité que de comptabilité de son temps et de ses efforts. En tout cas, c'est bien évidemment l'hétéronomie que nous entendons dénoncer, c'est-à-dire la domination des managers, patrons ou commanditaires sur notre temps et nos activités. Mais elle en passe par toutes sortes de logiques d'efficacité incorporées par les individus eux-mêmes qui peuvent devenir leurs propres managers et instruments d'aliénation s'ils ont assimilé cette idéologie. Nous pensons qu'il est bon de diffuser des messages d'improductivité qui assument le droit à la paresse, au loisir pour le loisir, aux divertissements même triviaux, et à toutes les activités que la morales condamne parfois comme peu nobles ou rentables, mais qui sont notre lot quotidien, que ce soit faiblesse ou nécessité. Ce n'est pas toujours facile de le dire à ses amis, et encore moins aux élèves, mais c'est sans doute le plus sain !

  • @Quadrillatere
    @Quadrillatere4 жыл бұрын

    Cette vidéo tombe à pic puisque moi aussi j'étais dans cette logique de constante productivité et je finissais par culpabiliser des fois. En tout cas votre vidéo m'a beaucoup fait réfléchir et peut-être vais-je m'accorder un moment de paresse en jouant aux jeux vidéos ou encore en regardant un bon film ( en streaming bien-sûr).

  • @meta2588

    @meta2588

    4 жыл бұрын

    Contents d'avoir pu faire un peu de bien avec cette vidéo ! Bon repos !

  • @danielbernard3728
    @danielbernard37284 жыл бұрын

    Merci pour cette vidéo! Je suis, pour ma part, étudiant en hypokhâgne, donc dans des études où il a fallu beaucoup bosser chez soi pendant le confinement. Déjà, ce n'est pas facile, mais pour ceux qui n'y parvenaient pas, l'injonction à la productivité a fait beaucoup de mal: on se sentait coupable de ne pas lire assez, de ne pas assez en profiter... Il me semble que concilier études et confinement, c'est déjà assez difficile comme ça, pas besoin d'en rajouter par ce type d'injonctions. Le droit à la paresse est important parce que l'affirmer, c'est affirmer le droit à prendre soin de soi, le droit à l'occupation gratuite, désintéressée. Moi, pendant mes moments de paresse, j'ai écouté de la musique, j'ai joué à des jeux sur mon téléphone, au baby-foot avec mes petits frères, j'ai vu des trucs rigolos ou instructifs sur youtube, j'ai appelé des amis, par téléphone ou par skype. J'ai trouvé, en fouillant dans mes affaires, une balle rebondissante avec laquelle j'ai joué aussi. Je me suis un peu baladé aussi parfois, le soir après dîner. Je ne faisais jamais de balades sans but, avant. Tout cela m'a, je pense, beaucoup aidé à vivre relativement bien ce confinement

  • @meta2588

    @meta2588

    4 жыл бұрын

    Merci pour ce témoignage ! Aristote disait déjà qu'il faut du divertissement même à l'esprit du sage ! L'amitié et les arts sont là pour ça, et même l'ennui peut faire du bien. On a d'ailleurs un épisode sur ce thème qui donne un aperçu des exigences de l'ENS : kzread.info/dash/bejne/X2l61sFun92-k5M.html La semaine prochaine, l'épisode 3 de cette série parlera des activités d'autoproduction désintéressées que peut permettre ce confinement. D'ici là, bon courage pour la prépa, on est passé par là !

  • @danielbernard3728

    @danielbernard3728

    4 жыл бұрын

    @@meta2588 Merci à vous, pour vos encouragements et surtout pour vos vidéos. Je viens de découvrir votre chaîne, et vos explications sont claires et aident à penser. Je vais aller voir votre épisode sur l'ennui!

  • @citronheureux
    @citronheureux4 жыл бұрын

    Merci pour ces deux vidéos !

  • @yugz7114
    @yugz71144 жыл бұрын

    Trop de coupures je trouve ... Autrement génial !

  • @charlespetitjean7902
    @charlespetitjean79024 жыл бұрын

    Merci pour la vidéo qui vient éclairer effectuer cette injonction à la productivité mais dont la brièveté empêche de saisir l'idée d'un véritable contre modèle. En effet si la solution avancée de 3 heures de travail par jour s'entend, comment s'assurer que que les 21 heures restantes ne seraient pas soumises à une volonté de mise à profit par les agents ?

  • @meta2588

    @meta2588

    4 жыл бұрын

    Merci ! En effet, on espère développer ces formats courts qui laissent beaucoup de questions ouvertes ! La semaine prochaine, l'épisode abordera les activités d'autoproduction qui procurent un espace d'autonomie sans dépendre des impératifs extérieurs de productivité. Ce sera l'occasion de réfléchir un peu plus aux activités que nous pouvons développer sur notre temps libre. La suite de la série évoquera aussi certaines solutions politiques proposées depuis longtemps déjà mais discutées de nos jours, comme le revenu universel, pour accompagner la sortie d'une logique de rationalité économique, et la réadaptation à une vie de loisir, de créativité et d'entraide affranchie du monde marchand. Mais il est sûr que ce n'est pas évident, et que cela demanderait sans doute toute une révolution idéologique qui dépasse les limites de ce confinement !

  • @Kataklysme666
    @Kataklysme6664 жыл бұрын

    Pour l'instant j'ai joué aux jeux vidéos en mangeant des chips.

  • @quentinmarret466
    @quentinmarret4664 жыл бұрын

    J'adore vos vidéos mais il y a quand même quelque chose qui me questionne depuis le début... Aux vues de vos parcours (brillants faut le dire) vous êtes forcement passés par des phases de travail comme la classe préparatoire où chaque minutes de votre temps était rationalisée et optimisée pour augmenter votre performance à un concours. Sans du tout vouloir faire de ce fait un argument ad hominem, j'aimerais savoir comment vous considérez ce système de concours et le système de valeurs inculqué en classe préparatoire sous ce prisme philosophique. (j'espère que ma question est compréhensible :) )

  • @meta2588

    @meta2588

    4 жыл бұрын

    Merci pour ces retours ! Les études scolaires peuvent paraître soumises à un impératif productiviste en effet, quand ce sont nos parents ou nos enseignants qui nous imposent de l'extérieur notre parcours et nos efforts, en planifiant notre avenir, l'école où nous devons entrer et la manière de régir tout notre temps, sans qu'on soit vraiment investis dans cet effort; mais si par contre ces études sont un projet personnel, il s'agit moins de travail que d'une formation de soi-même, autonome, et où l'idée de "productivité" n'a plus le même sens... En prépa, Jim a lu la Recherche de Proust durant quelques mois à la fin de sa khâgne, certes en partie parce que les enseignants en parlaient comme quelque chose d'utile, mais aussi parce que cela lui plaisait, et il ne l'a pas vécu sur un mode productiviste : après tout, d'autres de ses camarades n'ont pas organisé leur temps de la même façon, certains pensaient même qu'il perdait son temps, et lui-même l'a plutôt vécu comme un plaisir coupable qu'un travail "sérieux". C'est d'ailleurs l'ambiguïté des concours comme l'ENS que de juger les candidats d'après un capital culturel, parfois acquis depuis des années dans la famille ou sur son "temps libre", et pas juste sur une quantité de travail durant la prépa qui rendrait l'élève "méritant", ce qui peut décourager certains élèves très "bachoteurs" mais qui sentent qu'ils n'ont pas l'habitus, les manières et la culture des gens qui deviennent normaliens... Et en même temps admettre des candidats juste sur leur quantité de travail serait arbitraire aussi... A Sciences Po, de la même façon, les lectures de Céline n'étaient pas désintéressées, bien sûr, puisque certains livres sont plus utiles que d'autres en cours, mais elle a pu s'intéresser à ce qu'elle préférait, et s'orienter par exemple vers un double-cursus philosophie sans qu'on l'y oblige. Dans nos cursus respectifs, par ailleurs, nous n'avons jamais sentis que nous étions à une minute près, et on ne dirait pas que chaque minute était optimisée... Au contraire, pour "tenir" dans ces années de formation, il faut savoir parfois sortir la tête de l'eau ! Mais encore une fois, être déterminé dans ses efforts quand c'est pour effectuer un projet autonome n'est pas une aliénation, c'est-à-dire une dépossession de ses efforts et une domination d'un commanditaire dirigeant notre temps de travail... Par ailleurs, un des messages de la vidéo est aussi qu'on n'est pas tous obligés de faire prépa ou double-cursus pour réussir sa vie, qu'on n'est peut-être même pas obligés de travailler pour être utile socialement, et surtout heureux, et qu'il faut défendre un droit à la paresse ! Car la valeur-travail devient étouffante dans nos sociétés. Nous n'y sommes pas attachés de notre côté. Après tout nous ne sommes que pour quelques décennies sur cette Terre, et nous ne sommes pas obligés de nous faire du mal. Tout le monde ne peut pas être créatif, discipliné ou innovant, de toute façon, c'est déterminé socialement, ceux qui ne le sont pas n'ont pas à être condamnés moralement, ni les plus travailleurs spécialement félicités, et à la fin, tout ce à quoi on voue nos vies, loisirs et tranquillité ou productivité, reste vain à l'échelle des siècles...

  • @quentinmarret466

    @quentinmarret466

    4 жыл бұрын

    Merci pour votre réponse 😉

  • @Bestialou
    @Bestialou4 жыл бұрын

    Bonjour, Merci, vous auriez dû les poster ensemble ou souligner l'importance de les regarder ensemble, car il faut impérativement aller voir la partie 3 où la dialectique du consommateur bascule ! Sinon on est en reste au "Régénérez vos forces vitales", pour ne pas dire "Reproduisez votre force de travail" ! Sinon on atteint jamais la critique de l'aliénation pour s'arrêter idéologiquement à une critique du "travail" pris abstraitement, et niant à la fois les rapports de production et les êtres de praxis que nous sommes. Au lieu de reprendre collectivement la possession de notre travail on cherche alors individuellement et seulement en dehors de ces temps, à se libérer, à s'oublier par la consommation... Oh pratique alors ! Le Capital a crée justement un immense "marché du désir" (jeux vidéos, pornos, joins, séries, réseaux sociaux) pour nous occuper. Voilà qu'il nous tient alors par les 2 bouts, dans notre travail et notre consommation.

  • @meta2588

    @meta2588

    4 жыл бұрын

    @Bestiale : Tout à fait d'accord et merci d'avoir vu les 3 vidéos déjà ! On espérait que les trois soient vues à terme, mais un avertissement aurait peut-être été nécessaire en effet ! Les solutions doivent être collectives, pas individuelles, la liberté n'est pas hédonisme individualiste au service de la reconstitution des forces de travail mais libération de l'hétéronomie, et pour ce faire, les consommateurs doivent se transformer en acteurs politiques. Il s'agit de ne pas rester de simples "producteurs-consommateurs" à la merci du marché économique et de regagner des espaces d'indépendance vis à vis du marché, justement par des activités d'autoproduction, dont parle en effet la vidéo de samedi prochain. Une nouvelle série de trois vidéos en préparation pour Welcome proposera notamment de penser certains outils de cette transformation comme le revenu universel ! Stay tuned !

  • @meta2588

    @meta2588

    4 жыл бұрын

    @Anne O'Nyme : Merci pour ces commentaires ! Sans condamner bien entendu les jeux vidéos, qui sont en effet à nos yeux un média culturel aussi légitime que d'autres, on peut néanmoins dire que d'autres activités et loisirs ne s'insèrent pas dans le monde des objets de consommation capitalistes et leur sont antérieurs et que tout n'a pas été créé par ce monde heureusement! La lecture, même si elle profite de certains géants capitalistes de la distribution culturelle, s'est faite sans le capitalisme et pourrait lui survivre, de même que les échanges entre amis et parents, toutes les activités créatives, artistiques, ménagères, ou les activités d'instruction et d'augmentation de ses potentiels (apprendre à jouer d'un instrument, approfondir une science, etc.), qui là encore sont en effet facilités par des outils du monde moderne dont les nouvelles technologies, mais n'en dépendent pas directement. Le prochain épisode parle plus en détail de certaines activités d'autoproduction permises par ce confinement d'ailleurs !

  • @pierrekiller44
    @pierrekiller444 жыл бұрын

    En quoi vouloir être productif est-ce un mal dans la poursuite d'objectif ? Si on n'a pas d'objectif évidemment qu'il importe peu de "perdre" du temps à flâner dans son chez soi mais si on a des objectifs concrets et qui résultent d'un intérêt particulier pour une récompense ou autre, alors on a tout intérêt à ne pas perdre de temps

  • @meta2588

    @meta2588

    4 жыл бұрын

    Merci ! En effet, on peut essayer d'utiliser son temps pour accomplir certains objectifs pendant ce confinement bien sûr ! L'important est que nos objectifs soient autonomes, fixés par nous-mêmes, et non par un manager, un patron ou un client qui nous demande des comptes, exige une rentabilité de notre temps, et une productivité chiffrable en termes de valeur économique et de profit pour autrui. L'épisode de samedi prochain aborde les activités d'autoproduction que ce confinement peut avoir permis de réaliser, et elles sont importantes pour la créativité de l'individu, son plaisir et son développement. Mais il est bon aussi de savoir profiter d'une vie de lecture, de plaisir à la fréquentation des films, séries, des amis, etc., tant que ce n'est pas un pur consumérisme des biens produit par le capitalisme bien sûr, qui nous replongerait dans l'aliénation !

  • @pierrekiller44

    @pierrekiller44

    4 жыл бұрын

    Oui vous avez raison c'est plus ça que je voulais exprimer ! Ce que je voulais dire, c'est que cette frontière est dès fois compliqué entre "ne rien faire d'utile pour soi " et faire quelque chose d'utile pour soi car on se rend compte et surtout pendant le confinement que tout ce que l'on fait à un intérêt particulier ducoup ce que je voulais dire c'est que cela voulais pas dire qu'il faille se laisser aller etc sous prétexte que l'on a plus d'injonction directe sur nous pas les contraintes extérieures mais je crois que je me perds un peu ^^

  • @Kataklysme666
    @Kataklysme6664 жыл бұрын

    Ça pourrait être marrant de mettre un coup les guns vu que l'émission s'appel "welcom to the jungle"

  • @ilovelife2990
    @ilovelife29904 жыл бұрын

    Quelle société peut nous permettre de travailler "seulement" trois heures par jour ? Enfin, si je suis maraîcher, agriculteur, éleveur, que j'essaie d'atteindre une forme d'autonomie alimentaire, il me semble que trois heures me paraissent assez peu. J'aimerai savoir pourquoi Paul Lafargue nous conseille ces trois heures, pourquoi pas cinq, six, huit ?

  • @meta2588

    @meta2588

    4 жыл бұрын

    Le chiffre peut en effet paraître arbitraire, mais il permet déjà de discuter la logique du toujours plus, le présentisme du monde de l'entreprise et l'impératif de vouer sa vie au travail. Il permet notamment de réfléchir à toutes les heures que nous passons en tâches vaines et autres bullshit jobs que nous pourrions éliminer. Il fait aussi penser à toutes les heures de travail que nous faisons reposer sur les seules épaules de quelques-uns (les personnels de ménage, les livreurs, etc.) alors que nous pourrions ré-endosser certaines de ces tâches ou mieux les partager pour que ces travailleurs aient moins d'heures à faire... (par exemple en nettoyant son lieu de travail soi-même ou en allant chercher son repas au restaurant au lieu de se le faire livrer, voire en le cuisinant soi-même ! On en parle dans une série qui va sortir dans deux semaines sur le travail domestique) Ensuite, cela dépend sans doute de la nature des tâches, et peut-être certaines nécessitent-elles sans doute plus d'heures que d'autres (même si en lisant les romans du 19ème siècle, comme La Terre de Zola, on voit qu'en dehors des périodes de moisson où les journées de 15h sont courantes, beaucoup de journées d'hiver se passent auprès du feu, ou à des tâches d'entretien très peu prenantes, et qu'une agriculture qui ne serait pas aux crochets d'immenses industries agro-alimentaires capitalistes exigeant toujours plus de rentabilité pourrait peut-être laisser aux agriculteurs un temps de travail modeste si on en faisait la moyenne sur l'année). Dans le cas de la paysannerie, on pourrait se dire que plus de gens pourraient se remettre à ces métiers dévalorisés, au lieu d'exploiter un nombre de plus en plus restreint d'agriculteurs de plus en plus découragés et épuisés par un travail trop important. En encourageant le développement de compétences techniques de ce genre dès le lycée et en établissant par exemple un roulement entre le travail aux champs et un travail dans un commerce qui en fait la distribution une partie de la semaine, on aurait peut-être moins de problèmes de chômage, une revalorisation de ces activités, une baisse de pénibilité pour ceux qui doivent les faire, et finalement une situation beaucoup plus vivable pour tous, et une qualité des services augmentée... Dans Utopia de Thomas More, en 1516 déjà, il était proposé qu'on change fréquemment de métier et d'habitation et que le travail des champs soit fait par roulements entre tous les citoyens, pour ne pas que l'alimentation du collectif repose sur une poignée de gens éreintés par ces tâches, mais sur tous. Utopique peut-être, mais ce sont ces idées qui lancent le débat ! L'idée est donc de proposer, si ce n'est un chiffre solide, du moins un idéal à la fois critique de la situation actuelle, et permettant d'envisager un avenir en proposant de commencer à le chiffrer. Voir aussi la discussion entamée par Bruno Latour sur les métiers à éliminer après la crise : www.villamedici.it/fr/news-fr/bruno-latour-imaginer-les-gestes-barrieres-contre-le-retour-a-la-production-davant-crise/?fbclid=IwAR3NQEQYh56Yh9W6iBoVzn7q0s_VnmpJnl82ltdgc9rKAGG4PemeRxE48Cs