A-T-ON ENCORE DES AMIS AUJOURD'HUI?

Après un premier épisode sur la définition de l'amitié chez les Antiques, on se demande à présent si les modernes peuvent encore avoir des amis : l'individualisme ne nous a-t-il pas rendu trop égoïstes pour ce lien si exigeant? Qui se sacrifierait encore pour son ami aujourd'hui? Montaigne et La Boétie sont-ils les derniers véritables amis que l'histoire ait connu?
Références :
ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, Livre VIII et IX : fr.wikisource.org/wiki/La_Mor...
MONTAIGNE, Essais I, 28 : fr.wikisource.org/wiki/Essais...
Pour approfondir : www.cairn.info/revue-imaginai...
www.franceculture.fr/emission...
SCHOPENHAUER : aaschopenhauer.wordpress.com/...
DERRIDA, Politiques de l'amitié : redaprenderycambiar.com.ar/de...
AGAMBEN : www.payot-rivages.fr/rivages/...
www.aline-louangvannasy.org/ar...
L'amitié chez Heidegger et Agamben : www.erudit.org/fr/revues/ps/2...
Musiques (libres de droit) :
Kevin MacLeod
Scott Buckley
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Пікірлер: 14

  • @tanguylesnard2339
    @tanguylesnard23393 жыл бұрын

    Vidéo passionnante et instructive: merci! Hâte de voir le prochain sujet traité (sur les formes d'organisation politique peut-être :) )

  • @lucdemartre4738
    @lucdemartre47383 жыл бұрын

    Brillant, merci merci merci

  • @alejandrogillick6788
    @alejandrogillick67882 жыл бұрын

    Encore un grand merci pour cette video !

  • @loloverlord1664
    @loloverlord16643 жыл бұрын

    Enfin une vidéo youtube qui exploite Aristote à pleine puissance! Excellent travail, continuez la chaîne, qui grandit de plus en plus. Votre huitième abonné.

  • @quantumlife8426
    @quantumlife84262 жыл бұрын

    Très intéressante cette question de l'amitié, il est vrai qu'on ne se la pose plus de nos jours, le monde s'est tellement hyper-individualisé que la notion en viendrait même à disparaitre. On a des amis "virtuels" mais qui n'en sont en réalité pas vraiment, les vrais amis sont ceux avec lesquels ont aura passé beaucoup de temps et tissé des liens qui quoi qu'on fasse resterons présent à jamais dans un coin de notre mémoire. Dans ce monde de l'hyper-compétition on ne laisse que rarement le temps ou la place pour l'amitié, elle peine à se construire, et étant donné qu'il est devenu presque normal ou "à la mode" de dire qu'on a pas d'amis réel et que c'est bien vu, je ne citerais pas de nom mais beaucoup d'élites se vantent de cette vertu qui les placerait au dessus du lot, mais au fond, ne souffre t-on pas de ce manque d'amis réels et non superficiel et ne se ment-on pas à soi-même ? Aussi intelligent ou cultivé qu'on soit, on a toujours ce besoin de partager, l'homme étant un animal social. Les évolutions sociétales technologiques nous ont fournit les réseaux sociaux, qui nous offrent la capacité de communiquer à distance par écrans interposés, mais sommes-nous réellement plus proches de nos amis virtuels en communiquant de la sorte ? Faire une sortie vélos, au parc ou autre n'est-il pas plus intéressant, valorisant, concret, et cela ne tisse t-il pas des liens plus forts ? Certes cela prend du "temps", le précieux temps qu'on voudrait économiser ou utiliser à faire autre chose, mais dépenser son temps à un moment donné T pour une ou plusieurs relations amicales semble pouvoir en effet être bénéfique ! Le sujet est parfaitement traité et la vidéo agréablement construite, merci pour cette vidéo.

  • @leduc5304
    @leduc53043 жыл бұрын

    Excellente vidéo ! Il serait intéressant d'aborder cette question d'un point de vue sociologique.

  • @Jimgabaret
    @Jimgabaret3 жыл бұрын

    Textes supplémentaires : MONTAIGNE, dans les Essais, décrit l'amitié avec La Boétie comme un rapport très rare et presque inexplicable : « Au demeurant, ce que nous appelons d’ordinaire amis et amitiés, ce ne sont que des relations familières nouées par quelque circonstance ou par utilité, et par lesquelles nos âmes sont liées. Dans l’amitié dont je parle, elles s’unissent et se confondent de façon si complète qu’elles effacent et font disparaître la couture qui les a jointes. Si l’on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne peut s’exprimer qu’en répondant : Parce que c’était lui, parce que c’était moi. Au-delà de mon discours et de ce que j’en puis dire particulièrement, il y a je ne sais quelle force inexplicable et fatale, médiatrice de cette union. Nous nous cherchions avant de nous être vus, et les propos tenus sur l’un et l’autre d’entre nous faisaient sur nous plus d’effet que de tels propos ne le font raisonnablement d’ordinaire: je crois que le ciel en avait décidé ainsi. Prononcer nos noms, c’était déjà nous embrasser. Et à notre première rencontre, qui se fit par hasard au milieu d’une foule de gens, lors d’une grande fête dans une ville, nous nous trouvâmes tellement conquis l’un par l’autre, comme si nous nous connaissions déjà, et déjà tellement liés, que plus rien dès lors ne nous fut aussi proche que ne le fut l’un pour l’autre. ». ​ BLAISE PASCAL, lui, est pessimiste sur la possibilité de l'amitié, non seulement pour les gens puissants, qui ne sont souvent entourés que de flatteurs qui ne leur disent pas la vérité, mais pour tout le monde en fait, car tout le monde se ment selon lui : ​ ​"Chaque degré de bonne fortune qui nous élève dans le monde nous éloigne davantage de la vérité, parce qu'on appréhende plus de blesser ceux dont l'affection est plus utile et l'aversion plus dangereuse. Un prince sera la fable de toute l'Europe, et lui seul n'en saura rien. Je ne m'en étonne pas : dire la vérité est utile à celui à qui on la dit, mais désavantageux à ceux qui la disent, parce qu'ils se font haïr. Or, ceux qui vivent avec les princes aiment mieux leurs intérêts que celui du prince qu'ils servent ; et ainsi, ils n'ont garde de lui procurer un avantage en se nuisant à eux-mêmes. Ce malheur est sans doute plus grand et plus ordinaire dans les plus grandes fortunes ; mais les moindres n'en sont pas exemptes, parce qu'il y a toujours quelque intérêt à se faire aimer des hommes. Ainsi la vie humaine n'est qu'une illusion perpétuelle ; on ne fait que s'entre-tromper et s'entre-flatter. Personne ne parle de nous en notre présence comme il en parle en notre absence. L'union qui est entre les hommes n'est fondée que sur cette mutuelle tromperie ; et peu d'amitiés subsisteraient, si chacun savait ce que son ami dit de lui lorsqu'il n'y est pas, quoiqu'il en parle alors sincèrement et sans passion. L'homme n'est donc que déguisement, que mensonge et hypocrisie, et en soi-même et à l'égard des autres. Il ne veut donc pas qu'on lui dise la vérité. Il évite de la dire aux autres ; et toutes ces dispositions, si éloignées de la justice et de la raison, ont une racine naturelle dans son coeur." (Pensées) ​ Pour DAVID HUME, on partage pourtant avec les autres, dans notre société, et surtout avec nos amis, des choses qui ne nous semblent pas directement utiles, mais qui nous font du bien, car nous sommes une espèce animale particulièrement sociale, qui ne supporte pas la solitude, et ressent le besoin de partager ses joies et ses peines avec quelqu'un. C'est une tendance au partage désintéressé qui nous habite et dont témoigne l'amitié : ​ "Chez toutes les créatures qui ne vivent pas comme des prédateurs aux dépens des autres, et que n'agitent pas des passions violentes, se manifeste un remarquable désir de compagnie qui les associe sans qu'elles ne puissent jamais projeter de récolter le moindre avantage de leur union. Ce trait est encore plus saillant chez l'homme qui, de toutes les créatures de l'univers, désire le plus ardemment la société et se trouve doté en sa faveur des meilleures dispositions. Nous ne pouvons former aucun souhait qui ne fasse référence à la société. Il n'est peut-être pas possible d'endurer un châtiment plus pénible qu'un isolement complet. Tout plaisir devient languissant quand on en jouit hors de toute compagnie ; et toute peine devient alors plus cruelle et plus intolérable. Quelles que soient les autres passions qui peuvent nous agiter, orgueil, ambition, avarice, curiosité, vengeance ou luxure, leur âme ou leur principe animateur, c'est la sympathie ; elles perdraient même toute force si nous devions nous dégager entièrement des pensées et des sentiments des autres. Que tous les pouvoirs et les éléments de la nature conspirent à ne servir qu'un homme et à lui obéir exclusivement ; que le soleil se lève et se couche à son commandement ; que l'océan et les fleuves roulent leurs flots à sa guise ; que la terre fournisse spontanément tout ce qui peut lui être utile et agréable : il n'en restera pas moins misérable tant que vous ne lui donnerez pas l'occasion de partager son bonheur, ne serait-ce qu'avec une personne dont l'estime et l'amitié lui fassent plaisir." (Traité de la nature humaine) ​ Pour DESCARTES, si l'on veut avoir des amis, on ne peut être tout à fait égoïste et vivre pour soi uniquement, et il faut être prêt à certains gestes généreux pour aider l'autre; mais sans pour autant se laisser dévorer et se sacrifier pour les autres. C'est un équilibre à trouver entre son intérêt et celui d'autrui, mais on doit en tout cas être ouvert aux autres : ​"Bien que chacun de nous soit une personne séparée des autres, et dont, par conséquent, les intérêts sont en quelque façon distincts de ceux du reste du monde, on doit toutefois penser qu'on ne saurait subsister seul, et qu'on est, en effet, l'une des parties de l'univers, et plus particulièrement encore, l'une des parties de cette terre, l'une des parties de cet État, de cette société, de cette famille, à laquelle on est joint par sa demeure, par son serment, par sa naissance. Et il faut toujours préférer les intérêts du tout, dont on est partie, à ceux de sa personne en particulier ; toutefois avec mesure et discrétion, car on aurait tort de s'exposer à un grand mal, pour procurer seulement un petit bien à ses parents ou à son pays ; et si un homme vaut plus, lui seul, que tout le reste de sa ville, il n'aurait pas raison de se vouloir perdre pour la sauver. Mais si on rapportait tout à soi-même, on ne craindrait pas de nuire beaucoup aux autres hommes, lorsqu'on croirait en retirer quelque petite commodité, et on n'aurait aucune vraie amitié, ni aucune fidélité, ni généralement aucune vertu ; au lieu qu'en se considérant comme une partie du public, on prend plaisir à faire du bien à tout le monde, et même on ne craint pas d'exposer sa vie pour le service d'autrui, lorsque l'occasion s'en présente ; voire on voudrait perdre son âme, s'il se pouvait, pour sauver les autres. En sorte que cette considération est la source et l'origine de toutes les plus héroïques actions que fassent les hommes." (Lettre à Élisabeth, 1645).​

  • @Jimgabaret

    @Jimgabaret

    3 жыл бұрын

    ​ Au 19ème siècle, le sociologue et philosophe EMILE DURKHEIM analyse l'amitié comme une division du travail au niveau moral; on le dit dans l'épisode, mais n'est-ce pas une conception trop utilitaire de l'amitié? ​ ​"Si richement doués que nous soyons, il nous manque toujours quelque chose, et les meilleurs d'entre nous ont le sentiment de leur insuffisance. C'est pourquoi nous cherchons chez nos amis les qualités qui nous font défaut, parce qu'en nous unissant à eux nous participons en quelque manière à leur nature, et que nous nous sentons alors moins incomplets. Il se forme ainsi de petites associations d'amis où chacun a son rôle conforme à son caractère, où il y a un véritable échange de services. L'un protège, l'autre console ; celui-ci conseille, celui-là exécute, et c'est ce partage des fonctions, ou, pour employer l'expression consacrée, cette division du travail qui détermine ces relations d'amitié. Nous sommes ainsi conduits à considérer la division du travail sous un nouvel aspect. Dans ce cas, en effet, les services économiques qu'elle peut rendre sont peu de chose à côté de l'effet moral qu'elle produit, et sa véritable fonction est de créer entre deux ou plusieurs personnes un sentiment de solidarité. De quelque manière que ce résultat soit obtenu, c'est elle qui suscite ces sociétés d'amis, et elle les marque de son empreinte." (De la Division du travail social)​ Hannah ARENDT en a une conception moins individuelle et plus profonde : elle pense que l'amitié entre les hommes, comme entre les peuples, et le dialogue, permet quelque chose de fondamental pour nous : humaniser le monde. ​ ​"Avec le dialogue se manifeste l'importance politique de l'amitié, et de son humanité propre. Le dialogue (à la différence des conversations intimes où les âmes individuelles parlent d'elles-mêmes), si imprégné qu'il puisse être du plaisir pris à la présence de l'ami, se soucie du monde commun, qui reste "inhumain" en un sens très littéral, tant que des hommes n'en débattent pas constamment. Car le monde n'est pas humain pour avoir été fait par des hommes, et il ne devient pas humain parce que la voix humaine y résonne, mais seulement lorsqu'il est devenu objet de dialogue. Quelque intensément que les choses du monde nous affectent, quelque profondément qu'elles puissent nous émouvoir et nous stimuler, elles ne deviennent humaines pour nous qu'au moment où nous pouvons en débattre avec nos semblables. Tout ce qui ne peut devenir objet de dialogue peut bien être sublime, horrible ou mystérieux, voire trouver voix humaine à travers laquelle résonner dans le monde, mais ce n'est pas vraiment humain. Nous humanisons ce qui se passe dans le monde en nous en parlant, et dans ce parler, nous apprenons à être humains." (Vies politiques) Mais la solidarité politique, est-ce encore de l'amitié ? Et est-ce possible au temps de l'individualisme ? Comte Sponville, lui, pense qu'il y a encore de l'amitié aujourd'hui, dans le couple : il en fait une forme de l'amour : www.philosophie-spiritualite.com/textes_2/comte_sponville1.htm L'assimilation est discutable, mais on peut la discuter ! Donnez-nous votre avis en commentaire !

  • @josephinebolton2608
    @josephinebolton26083 жыл бұрын

    Merci 💜

  • @mr.galaxylife2811
    @mr.galaxylife28113 жыл бұрын

    Hmmm j'anticipe déjà un sujet de colle de culture gé sur l'ami ! Vs avez aidé mon moi du futur. Merci :)

  • @SašiceAca

    @SašiceAca

    3 жыл бұрын

    tu--tu-tu-tu, tu-tu-tu-tu, (bruit de pièces qui s'entrechoquent), tou-tou-tou-tou, tou-tou-tou-tou

  • @hectorjenni7720
    @hectorjenni77203 жыл бұрын

    Super, comme d'habitude ! À 3mn18, le film montré est "Donnie Brasco", Mike Newell, 1997, et non "Donnie Darko" comme indiqué (Richard Kelly, 2001)

  • @lucdemartre4738
    @lucdemartre47383 жыл бұрын

    Je m'étais d'ailleurs dit : "tient, pas de référence à belle du seigneur ?!" J'étais soulagé vers la fin

  • @lejouisseur3523
    @lejouisseur35233 жыл бұрын

    L'amitié sera ce que tu en fais.