BELL HOOKS : UN FÉMINISME ANTICAPITALISTE ET INTERSECTIONNEL

Voici une présentation de l'oeuvre de la philosophe américaine bell hooks, dont on vous avait déjà un peu parlé dans le premier épisode sur le travail domestique : • LE TRAVAIL DOMESTIQUE ...
Dans son livre de 1984 De la marge au centre, elle propose une théorie féministe très complète, inclusive et très pertinente pour les enjeux contemporains de racisme et de regain de l'idéologie capitaliste.
Et vous, qu'en pensez-vous ? Comment lutter, au quotidien, contre le patriarcat, le racisme, et le capitalisme ?
Si le sujet vous intéresse, on vous conseille de lire :
Bell hooks, De la marge au centre
Bell hooks, Ne suis-je pas une femme ?
Angela Davis, Femmes, race et classe
Black Feminism, Anthologie du féminisme américain
Cinzia Arruzza, Tithi Bhattacharya, Nancy Fraser, Féminisme pour les 99 %
Elsa Dorlin, La matrice de la race
Elsa Dorlin, Sexe, race et classe, pour une épistémologie de la domination

Пікірлер: 53

  • @BreshYTB
    @BreshYTB3 жыл бұрын

    Une vidéo comme les autres, riche, bien documentée, passionnante. Face à tout ce qui peut se faire sur KZread, vous n'avez que très/trop peu de visibilité (vues et abonné.e.s), mais une chose est sûre, vous comblez tou.te.s ceux.celles qui regardent vos analyses. Bravo à vous, merci !

  • 3 жыл бұрын

    Comme toujours un très bon boulot ! Je suis dans bell hooks en ce moment et tout son questionnement sur les rapports de force (dans l'enseignement aussi) est vraiment passionnant ! Je recommande aussi la lecture.

  • @ramatoulayediop18
    @ramatoulayediop182 жыл бұрын

    Merci pour cette vidéo. Nécessaire et extrêmement important. Je trouve qu’il rends bien hommage à son travail. Par ailleurs, paix à son âme 🤍

  • @mmem.a.i4826
    @mmem.a.i48263 жыл бұрын

    Vous l'avez fait ! Merci ! bell hooks est vraiment révolutionnaire ! "Ne suis-je pas une femme ?" a changé ma vie. Je conseille aussi Nikki Giovanni !

  • @k.nm.3269
    @k.nm.32693 ай бұрын

    Je vous découvre ! Bravo ! Limpide, documenté, un plaisir !

  • @fatimahope8232
    @fatimahope82323 жыл бұрын

    D'autres livres sur le sujet ? Excellente vidéo au passage et merci ❤

  • @julienselignac9434

    @julienselignac9434

    3 жыл бұрын

    "La pensee feministe noire" de Patricia Hill Collins (ça semble genial, mais je precise que je ne l'ai pas encore lu) Il y a aussi la biographie d'Angela Davis parue il y a peu

  • @fatimahope8232

    @fatimahope8232

    2 жыл бұрын

    @@julienselignac9434 j'ai celui de Collins. merci beaucoup

  • @MBelem98
    @MBelem983 жыл бұрын

    Toujours impeccable

  • @Sofronichrist
    @Sofronichrist2 жыл бұрын

    Merci infiniment pour cette clarification importante, le féminisme intersectionnel étant actuellement beaucoup caricaturé, et la figure de Bell Hooks étant pour beaucoup inconnue ou mal connue. Par ailleurs, votre chaîne regorge de vidéos didactiques qui permettent de comprendre de manière plus abordable des problèmes très complexes. Bref, j’attends avec impatience la vidéo unboxing du trophée des 100k abonné.e.s !

  • @julienselignac9434
    @julienselignac94343 жыл бұрын

    video salutaire par les temps qui courent. Tres bon boulot (et je vois la matrice de la race dans les conseils de lecture :) bref, le bonheur!) legere critique neanmoins: j'ai l'impression a certains moments de la video, que vous tenez a bien distinguer militantisme et recherche, theorie ayant des impacts epistemologiques. Je le comprends au vu du contexte français actuel. Mais l'exemple de Bell Hooks et Angela Davis montre precisement leurs intrications, le fait que la recherche universitaire se nourrit des questionnements et problemes que souleve un certain type de militantisme. Et que donc les militant.es produisent aussi un savoir specifique a leur engagement et position

  • @meta2588

    @meta2588

    3 жыл бұрын

    Tout à fait ! c'est surtout le contexte qui amène à insister actuellement sur ce partage qui n'est certainement pas si dichotomique !

  • @zerjf9071
    @zerjf90713 жыл бұрын

    Très cool et très inspirante surtout !

  • @SimonRenou
    @SimonRenou2 жыл бұрын

    Merci beaucoup pour cette mise en lumière.

  • @quentinnussbaumer8922
    @quentinnussbaumer89223 жыл бұрын

    Excellente vidéo. Merci!!!!

  • @mariefdsg3046
    @mariefdsg30464 ай бұрын

    vidéo pépite ! merci

  • @lucmouret2241
    @lucmouret22413 жыл бұрын

    Merci

  • @TheFefeShow
    @TheFefeShow Жыл бұрын

    Passionnant !

  • @lakouk1901
    @lakouk1901 Жыл бұрын

    SorjournerTruth est l'une des premières à avoir théoriser l'intersectionnalité dès le 19ème siècle. Il y a aussi Awa Thiam en France et Lelia Gonzales au Brésil

  • @florencemarie6964
    @florencemarie69642 жыл бұрын

    Le genre du capital de Bessières et Gollac met en lumière la reproduction des inégalités économiques dans la famille . La mise en cause est dans les separations par la charge de l'entretien des enfants ( défaillance,mise hors d etat du parent absent) la sur responsabilité du gardien (mère) etc etc le feminisme materialiste c est aussi une injustice genree ( justice patriarcale) qui a de lourdes conséquences pour les foyers séparés monoparentaux .

  • @charlespetitjean7902
    @charlespetitjean79023 жыл бұрын

    Merci beaucoup pour cette vidéo. En revanche, n'étant finalement que peu convaincu par ce genre de théorie en raison notamment du fait que lier domination et identité (de genre, selon la place dans la société et dans l'emploi, etc.) d'un individu ou d'un groupe me semble étrange, serait-il possible de faire une vidéo ou de renvoyer vers des ouvrages qui nuancent l'idée selon laquelle certains groupes seraient de tout temps et en toute circonstance "dominants" (sans finalement que cette notion soit véritablement définie), voire qui défendent cette thèse (qui me paraît cependant - au regard de mon expérience -, assez peu vraisemblable, chacun de nous semblant être à la fois dominé et dominant en fonction du contexte). Seriez-vous en mesure de définir une méthode afin de déterminer le plus objectivement qui est le plus "dominant" au sein d'une société donnée ?

  • @meta2588

    @meta2588

    3 жыл бұрын

    Merci pour ces retours ! Par "domination", on entend le fait d'exercer un pouvoir sur quelqu'un de façon durable. Cela n'implique pas évidemment qu'un seul groupe soit "de tout temps" dominant. Ainsi, pour ce qui est de "la domination éternelle des hommes sur les femmes", elle est très contestée, puisqu'il existerait des sociétés matriarcales et des sociétés où des rapports hommes-femmes égalitaires semblent possibles (voir nos vidéos sur le travail domestique). De même, les dominations géopolitiques et culturelles varient évidemment au fil de l'histoire, et les grandes invasions ne se sont pas toujours faites dans le même sens, même si depuis quelques siècles les inégalités économiques, culturelles et militaires mettent globalement les pays dits du "Nord" dans une situation de domination mondiale assez difficilement contestable. Rien d'universalisable ni d'essentialisable dans les grands types de domination entre hommes et femmes ou blancs et "racisés", donc. Mais par contre on observe qu'une fois installé dans une position dominante, un groupe a plus de facilités à s'y maintenir que les dominés n'ont de chances d'y accéder (une étude semble ainsi montrer que les 500 familles dominantes socio-économiquement à Florence sont les mêmes depuis la Renaissance : www.lemonde.fr/big-browser/article/2016/05/20/a-florence-les-riches-restent-riches-depuis-six-siecles_4923502_4832693.html ). Il se trouve que pour garder une position dominante, les familles et les groupes d'alliés se transmettent des "capitaux", pour parler comme Bourdieu (capital économique, culturel, social ou symbolique), et des normes implicites qui empêchent l'accès des dominés à leur situation de dominant. On peut renvoyer pour cela à "La domination masculine", "La reproduction" ou "Les héritiers". Ces normes sont incorporées par les dominants comme les dominés, et s'ancrent donc dans une certaine identité sociale (des "habitus" de champs socio-économiques, des manières de parler, de se comporter, de penser). Ainsi, dans l'essentiel des pays capitalistes au moins, il semble indéniable que d'importantes différences de moyens économiques, de socialisation pour offrir à ses enfants de bonnes études et de bons réseaux professionnels, et des écarts dans les façons de parler, d'écrire, ou de développer ses goûts esthétiques et intellectuels, divisent la société et incitent les groupes socio-économiques à rester entre eux (les mariages restent pour l'essentiel au sein du même groupe social statistiquement par exemple). De même, dans beaucoup de pays à majorité blanche en Europe et aux Etats-Unis, même depuis la fin de la ségrégation, des discriminations sont constatées à l'embauche, à la location immobilière, à l'accès universitaire, dans les relations sentimentales ou encore l'étendue de son réseau d'entraide, qui empêchent "l'ascenseur social" pourtant tant vanté pour beaucoup de gens racisés. Ces normes tracent des frontières symboliques qu'il est ensuite difficile de franchir. Elles peuvent utiliser certains critères de genre, de classe ou de race pour se maintenir. Ainsi, Frantz Fanon insiste sur l'identité noire incorporée par beaucoup d'anciens colonisés et sur le complexe d'infériorité durable transmis par la colonisation. Rien n'est absolument systématique, et bell hooks insiste, comme on le dit dans la vidéo, sur le fait que "les hommes" et "les femmes" ne sont pas des groupes homogènes par exemple, puisque beaucoup d'hommes de couleur ne sont certainement pas des "dominants" dans la société américaine des années 60. Même les hommes blancs peuvent faire partie des dominés quand ils appartiennent aux classes sociales exploitées par le capitalisme. C'est justement pour cela qu'une approche "intersectionnelle" peut être utile : si les dominations varient selon les époques et les contextes, le fait de cumuler des appartenances à plusieurs groupes sociaux fréquemment dominés par d'autres accentue encore les souffrances liées à ces dominations. bell hooks encourage simplement à être à l'écoute de ces multiples facteurs de souffrance.

  • @jackrafz5118
    @jackrafz51183 жыл бұрын

    Merci 😁🤓🧐🙏🏾

  • 3 жыл бұрын

    Bravo ! C’est une vidéo très intéressante, bien montée, riche. Continuez comme ça ! Je vais me permettre de faire deux critiques de fond, mais cela ne constitue en aucun cas une remise en cause de votre travail, qui est excellent. J’ai été très gêné par cette définition : « L’universalisme, c’est prendre son point de vue pour le seul possible, ou le seul bon, sans prêter attention au particulier, au contextuel, et au divers ». J’imagine que c’est la conception de bell hooks que vous résumez, plutôt que la vôtre que vous défendriez, néanmoins dans tous les cas, il me semble que c’est indéfendable. Il y a à mon avis, dans cette conception, la confusion suivante : d’un côté, il faut de toute évidence défendre l’égalité des droits pour toutes et tous, ce qui est la position universaliste, c’est-à-dire un refus des particularismes que sont le racisme ou le sexisme. D’un autre côté, cette lutte pour l’égalité des droits passe par des moyens très divers en fonction des situations particulières. Il y a universalisme pour le niveau des principes, la prise en compte des particularités n’intervienxt que pour le niveau de l’application. La définition que vous donnez de l’universalisme est en fait plutôt la définition de l’ethnocentrime. Je me permets au passage de vous signaler que j’ai défendu, avec Montaigne, une distinction très nette entre universalisme et ethnocentrisme dans ma vidéo « une culture peut-elle être supérieure à une autre ? » kzread.info/dash/bejne/f4Sjl7aIqs6uZNo.html Ensuite, il y a la question de l’anti-capitalisme. Là aussi, j’aurais aimé quelques précisions supplémentaires, ou peut-être que vous preniez vos distances avec les propos que vous rapportez (à partir de 04:45 jusqu’à 05:45). Tout d’abord, à l’évidence, le racisme et l’esclavage ne sont pas conditionnés, d’un point de vue historique, par le capitalisme. Le racisme et l’esclavagisme sont vraiment aussi vieux que le monde, comme le montrent par exemple Lévi-Strauss pour le racisme, et Alain Testart pour l’esclavagisme. Ensuite, il me semble qu’il n’y a aucune raison de penser que l’abolition du capitalisme serait une sorte de préalable aux luttes anti-racistes (ce qui est affirmé dans le même passage). Ou alors c’est une définition si étroite du « capitalisme » qu’il faudrait dire que seuls quelques pays au monde dont les Etats-Unis seraient « capitalistes ». A propos de ce que vous dites sur le fait de ne pas avoir un emploi salarié, de vivre en famille etc. cela est tout à fait compatible avec « le capitalisme » au sens courant. Bien évidemment je ne vais pas pouvoir ici argumenter très longuement, mais disons pour faire court que selon toute vraisemblance il n’existe aucun rapport nécessaire entre ces luttes (contre le racisme, le sexisme etc.) et le capitalisme, qui est de toute façon quelque chose de très protéiforme. Même la lutte contre les inégalités économiques n’implique en rien une négation de la propriété privée des moyens de production (si c’est comme ça qu’on définit le capitalisme, on pourrait donner d’autres définitions mais ça ne changerait sans doute rien), voir Rawls ou les utilitaristes par exemple. Voilà je m’arrête là, j’espère que vous prendrez ce message plutôt comme une invitation au débat et comme un témoignage du fait que j’ai été très intéressé par votre vidéo (ce qui implique le regret de ne pas être d’accord sur tout). Bien à vous Gauthier Tumpich

  • @meta2588

    @meta2588

    3 жыл бұрын

    Merci beaucoup pour ces riches retours ! Sur l'universalisme, la vidéo ne prétendait en effet à rien d'autre qu'un résumé de la critique faite par bell hooks des "prétentions universalistes" de certains courants, même de bonne volonté, qui ce faisant gardaient des oeillères ethnocentristes, mais il ne s'agissait pas d'une définition générale de l'universalisme. Derrière tout combat pour le droit, donc y compris les luttes féministes et raciales comme celles de bell hooks, il y va peut-être d'un droit universel réclamé, non au nom d'une communauté, mais de l'humanité en son entier, et en ce sens l'universalisme ne pourrait pas être si rapidement évacué. Mais nous y reviendrons sans doute dans un épisode dédié aux récents travaux de Francis Wolff à ce sujet, et notamment le Plaidoyer pour l'universel, qui est en cours d'écriture ! Merci en tout cas pour ces suggestions. Sur la question du capitalisme et de ses recoupements avec le racisme ou le sexisme, il est certain que ce système d'organisation de la production, qu'on le fasse naître avec l'émergence de la bourgeoisie à la Renaissance, du commerce international à la modernité ou de l'industrialisation au 19e siècle, n'a pas inventé ces questions. Mais le racisme et le sexisme, en tant que tendances à la domination par l'exclusion et l'attribution de rôle sociaux inférieurs, se nourrit des structures de pouvoir de chaque époque, et les sociétés contemporaines, pour la plupart, sont aujourd'hui dominées par cette bourgeoisie capitaliste qui a imposé culturellement la division économique, sociale, politique et culturelle des champs sociaux qui stratifient nos sociétés. On comprend donc pourquoi, en tant qu'instrument de pouvoir aux mains (consciemment ou non) des idéologies racistes ou sexistes, c'est cette organisation de la société, de la production donc du monde du travail, et de la consommation donc de notre place socio-économique dans la hiérarchie des producteurs-consommateurs, que les luttes afro-féministes ont voulu attaquer. Le racisme et le sexisme disparaîtraient-ils si le capitalisme était remplacé par un système productif et social de type communiste, anarchiste, localiste décroissant, ou si l'on imagine des tournants sociaux plus conservateurs, des retours aux totalitarismes ou aux monarchies d'antan? Certainement pas, et il faudrait lutter contre les nouveaux moyens socio-politiques que ces tendances prendraient. Mais dans les périodes d'ébranlement socio-politique, comme pourrait l'être, si ce n'est un effondrement, du moins une transformation de fond du capitalisme, il n'est pas rare que les évidences sociales et morales qui accompagne le système de pouvoir périmé puissent être plus aisément mises en question, et que les opprimés puissent plus facilement faire valoir leurs droits. Beaucoup de philosophes de l'intersectionnalité insistent donc sur la concordance des luttes, et parfois sur le fait qu'elles se rejoignent dans un combat anti-capitaliste, car si ce système socio-économique et productif n'a pas inventé les tendances morales les plus viles de l'humain (et on peut compter en leur sein non seulement toutes les discriminations envers d'autres humains, mais l'égoïsme de certains qui menacent aujourd'hui la biodiversité même), si les choses étaient peut-être encore plus violentes et terribles dans les systèmes pré-capitalistes et qu'on a envie d'attribuer au capitalisme (ou au libéralisme social qui l'a accompagné) certaines des conquêtes de droit des minorités politiques depuis deux siècles, il n'a certainement pas aboli toutes les violences et discriminations, et il en a peut-être même produit de nouvelles, d'autant plus terribles qu'elles impliquent la participation sourde de tous. Notre vidéo ne pouvait pas tout dire sur ce sujet, et on pourrait certainement aborder ces questions avec un esprit de nuance et de critique, mais nous ne sommes pas tout à fait hostiles à l'idée que le "capitalisme" au sens large sert encore assez bien de nos jours beaucoup des discriminations qu'on s'accorde en public à dénoncer, et on peut penser qu'il les servira tant qu'elles lui profiteront. Tout système de pouvoir, pour maintenir ses hiérarchies, aime à diviser ceux qui pourraient le renverser, et monter les uns contre les autres les dominés pour des raisons aussi triviales que leur couleur de peau ou leur genre pourrait être à ce titre une stratégie délibérée de certains dominants aujourd'hui...

  • 3 жыл бұрын

    @@meta2588 Bonsoir, merci pour vos réponses ! A propos de l’universalisme, je vois que nous sommes d’accord. Dans la mesure où c’est sans doute le principal point problématique des pensées décoloniales, et que cette lutte contre l’universalisme relève finalement d’une sorte de confusion que vous pointez dans votre réponse (confusion qui dessert beaucoup les autres aspects du décolonialisme), il me semble que ce serait en effet intéressant d’y revenir dans une nouvelle vidéo ! A propos du capitalisme, je vois que vous oscillez entre des formulations qui réifient ou personnifient le capitalisme, ou plus généralement les « systèmes de pouvoir » (« Tout système de pouvoir, pour maintenir ses hiérarchies, aime à diviser ceux qui pourraient le renverser ») et des formules plus simples qui parlent de la domination de certains groupes sur d’autres (« une stratégie délibérée de certains dominants »). Il me semble que les formulations du deuxième type sont très largement préférables, les premières étant toujours indéterminées et non testables. En privilégiant les formulations concrètes, on peut alors se demander si les groupes dominants sont effet sexistes et racistes, ou si cela ne serait pas essentiellement l’apanage de groupes économiquement dominés. Si je me réfère à la sociologie du vote RN en France, prise comme indicateur du racisme (c’est un raccourci, certes) il semblerait que ce soit la deuxième proposition qui est vraie. Cela pourrait constituer l’un des arguments en faveur de la thèse suivant laquelle capitalisme et discrimination sexiste/raciste n’auraient rien à voir l’un avec l’autre.

  • @rhedamakhlouf9748

    @rhedamakhlouf9748

    Жыл бұрын

    @ Le capitalisme est un systeme basé sur le fait de réaliser du profit grace aux outils de domination. Si vous possédez les moyens de productions, vous pouvez faire travailler d'autres humains. J'espère rester dans ce que vous appelez une formulation concrète. La possession des moyens de productions n'est pas le seul outil du capitalisme pour assoir les dominations et réaliser la capitalisation de la plus-value. Ainsi, le sexisme, le racisme comme tout autre outil permettant de hierarchiser les uns par rapport aux autres. (Je pourrais meme rajouter l'orthographe et ce qu'on appel l'abitus) sont des outils utilisés pour légitimer l'autorité et la hierarchie socio économique des uns par rapport aux autres. Ainsi le capitalisme, sans être fondamentalement raciste, sexiste, homophobe etc. Se nourrit mécaniquement de toutes les formes de domination pour fructifier le plus possible et donc les soutient. Vous parlez du vote RN par exemple. Mais on peut aussi parler du groupe bolloré, du combat civilisationnel qu'il mets en place via son soutien a zemmour et son impact économique et social en afrique et en france. Ce groupe est une des représentations concrètes de l'indissociabilité entre capitalisme (dans sa forme actuelle) et oppressions sous toute ses formes.

  • @amykoorn8861
    @amykoorn8861 Жыл бұрын

    Merci bcpp!!

  • @3zstyle531
    @3zstyle5312 жыл бұрын

    Aucun doute du fondement des informations partagés(source solide) vous écoutant, travail surinstructif bravo. Petite question, quel est le film présente vers 4min05s ???

  • @Ju-xe3km

    @Ju-xe3km

    Жыл бұрын

    Je crois qu'il s'agit de Mrs. America sur Netflix.

  • @3zstyle531

    @3zstyle531

    Жыл бұрын

    @@Ju-xe3km Thx Ju

  • @matthieucannavo
    @matthieucannavo3 жыл бұрын

    Excellente vidéo comme d’habitude. Pour illustrer votre première partie sur la confrontation intersectionnalisme/universalisme, un débat brûlant et triste a été organisé récemment par Mediapart, réunissant Rokhaya Diallo et Stéphanie Roza : kzread.info/dash/bejne/k5WJurSBfqyvYdo.html

  • @zerjf9071

    @zerjf9071

    3 жыл бұрын

    Et sa façon de couper la parole à Rokhaya.. insupportable.

  • @meta2588

    @meta2588

    3 жыл бұрын

    Merci beaucoup pour cette suggestion !

  • @fatalmokrane
    @fatalmokrane2 жыл бұрын

    Tellement triste de voir que le feminisme moderne considère qu'une femme qui fait carrière au service d'une grosse entreprise est plus valorisant, épanouissant que de prendre soin de sa famille, de son foyer...etc Alors que c'est souvent (pas toujours) de l'aliénation... C'est de toute manière le cas pour les hommes aussi, qui sont aussi beaucoup à faire des jobs chiants, inutiles, peu valorisants.

  • @yolandedupuy18
    @yolandedupuy18 Жыл бұрын

    On peut ajouter un paramètre qui n'apparaît pas ici. Le sexisme au travail se conbine à merveille avec l'âgisme. Passée 46 ou 47 ans, la femme expérimentée est perçue inconsciemment comme une menace pour l'homme ambitieux quel que soit son âge et des comportements d'ostracisme insidieux sont à l'œuvre. C'est à étudier aussi : c'est d'une extrême brutalité et d'une grande banalité. Merci pour vos vidéos.

  • @barbararevolver2697
    @barbararevolver26972 жыл бұрын

    Les femmes blanches ont quitté le logis pour ne plus être complètement dépendante économiquement, pour devenir sujet, et développer des compétences sociales. Le Logis était aussi une stratégie patriarcale d'isolement favorisant les violences et rendant impossible le "nous" de la classe des femmes. Si aujourd'hui ce geste a pour incidence le travail ménager fait par des femmes racisées, ce n'est pas le féministes blanches qui sont à blâmer mais bien la moitié de l'humanité qui se prévaut du care, mais qui n'en accomplit pas!

  • @rhedamakhlouf9748

    @rhedamakhlouf9748

    Жыл бұрын

    J'ai l'impression que vous n'avez pas compris le sens de la critique portée par bell hooks. Elle mettait a l'époque en avant la contradiction portée par la volonté d'émancipation des femmes blanches bourgeoises issues de la classe dominante souhaitant accroitre leur indépendance face a la réalité des femmes non bourgeoise qui elles ne travaillaient pas par "plaisir" mais par nécessité. En mettant en opposition les femmes noirs qui s'occupent des enfants des féministes blanches qui allaient en manifestation, elle illustre cet état de fait de manière brut et un peu caricatural, mais concrète et pertinente.

  • @yinnas_
    @yinnas_3 жыл бұрын

    Limpide.

  • @malca7677
    @malca7677 Жыл бұрын

    Il manque la domination des adultes sur les enfants Édifiante sur les causes des violences sexuelles faites aux enfants 20 % sont concernés avant 18 ans...

  • @ronyultsnto90
    @ronyultsnto908 ай бұрын

    Not white people talking about Bell hooks 💀

  • @jcomm120
    @jcomm1202 жыл бұрын

    Est-ce que je veux que l'état gère chaque étape de ma vie ? Non, donc je préfère un système mixte, en partie capitaliste.

  • @rhedamakhlouf9748

    @rhedamakhlouf9748

    4 ай бұрын

    tu pense vraiment que l'état et l'environnement ne conditionne pas tes choix tes envies et tes besoins? Mince. Faudra dire a toute les entreprises qui balancent des milliards dans des pubs que ca sert a rien. C'est bon jérémy a développé une immunité l'humanité est sauvé.

  • @Supraa79
    @Supraa792 жыл бұрын

    tu dis "baise" à 1:39 pouce rouge plus desabo

  • @roilear9181
    @roilear9181 Жыл бұрын

    Bla-bla-bla bla-bla

  • @aurorew.381
    @aurorew.3813 жыл бұрын

    Il y a une différence entre harcèlement et drague, une partie des féministes n'arrivent pas à faire la différence entre les deux. Et elles disent qu'elles ne veulent pas être dérangée mais elles veulent aussi l'attention des hommes. Si les hommes arrêteraient de les draguer elles se plaindraient de ne pas se faire draguer.