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Ce prélude en fa mineur d'Aloÿs Claussmann est jouée par François Clément sur l'orgue de l'église Ste Jeanne d'Arc à Clermont-Ferrand. Cette pièce est la 13° de sa deuxième collection (Opus 16) de 25 pièces pour orgue, éditées en 1895. Claussmann a alors 45 ans. Cette 2° collection est intitulée: "1° suite de 25 pièces d’orgue (non difficiles et soigneusement doigtées) en huit livraisons (Richaud, 1895)". Claussmann utilisera plusieurs fois ce procédé d'édition par livraisons.
Cette page est plus qu'originale dans la production de Claussmann. Ambiance tout à fait inattendue, la tonalité y est sûrement pour quelque chose: fa mineur. Sur tous les fonds de 8' de l'orgue, on a cette grande pâte sonore qui se déroule devant nos yeux. Dans un arpège de fa mineur, le fa se transforme en mi bécarre, puis mib, puis ré bécarre. Chromatisme très discret, caché, presque sournois, mais qui concourt à ce sentiment d'avancer sans bouger, mystère! Plusieurs éléments viennent enrichir le discours, comme très souvent chez Claussmann, notamment un dialogue entre les deux claviers du Pos et du GO. Puis, ce seront des tierces en croches piquées qui vont renouveler la pièce, et enfin Claussmann aura aussi cette idée de faire entendre le thème en miroir, et aussi de superposer thème et son miroir, avec souplesse. Un autre pièce dans l'opus 34, elle aussi en fa mineur, faisait déjà penser à une invention de Bach (toujours en fam). Ici aussi, on peut y penser.
L'orgue utilisé est celui de l'église Ste Jeanne d'Arc à Clermont-Ferrand. Construit en 1927 par Joseph Rinckenbach pour l'abbaye bénédictine de Dourgne, il a été installé à Ste Jeanne d'Arc en 1947 par Maurice Gobin, facteur clermontois. Il a 33 jeux répartis sur 3 claviers et pédalier."