C'est quelque chose d'assez systématique chez beaucoup de compositeurs contemporains, actuels ou moins récents. A savoir qu'ils parlent de leur art avec un réel talent de conférenciers, comme si les explications au sujet de leur musique étaient indispensables, et sans lesquelles celle-ci ne tiendrait pas vraiment la route. Ensuite il est établi que beaucoup d'oeuvres contemporaines s'apparentent à l'art contemporain, (les millions d'euros en moins.). Beaucoup de compositeurs semblent avoir comme souci premier (conscient ou non) de briser les codes, de faire absolument du "neuf, sans pourtant maîtriser les connaissances de la musique qui les a précédée, et qui éblouit toujours le monde depuis des siècles. C'est aussi une question de vocabulaire, de ce qu'on a à dire vraiment. Ainsi on voit apparaître un nombre ahurissant de pièces qui mettent en valeur l'interprète mais qui, en tant que composition, n'en mènent pas large. Oui, les effets sont là, l'utilisation de tous les aspects purement instrumentaux mise en avant. Mais il y a dans tout cela très peu de "composition". Ce qui semble faire défaut c'est la fermeté de la forme, les contrastes, la diversité des épisodes. Bref.... de l'inspiration et du travail. En dernière instance il paraît indubitable que la musique contemporaine, en France du moins possède peut-être des gens de talent mais qui n'en restent pas moins, pour quelques uns, des musiciens politiques. Tout comme des interprètes politiques..... Pierre Boulez en fut l'exemple majeur dans les temps récents, mais il y en d'autres aujourd'hui. Dès qu'on a un poste important et qu'on peut en jouir pour rafler subventions et commandes sans trop d'effort créatif, alors c'est la fin de tout.

@danielalvarado542

Жыл бұрын

Dans cette vidéo Tristan Murail répond à des questions qu'on lui pose au sujet de sa musique. Je ne vois pas un "compositeur politicien" en train de faire un speech prétentieux pour expliquer sa musique. Il parle de l'univers poétique dans sa musique et de son approche à l'instrument lorsqu'il écrit une œuvre pour piano. D'ailleurs, on voit bien qu'il ne se voit pas comme un compositeur iconoclaste qui fait "du neuf pour faire du neuf", mais qui au contraire s'inscrit dans une tradition (Scriabin, Debussy, Messiaen) tout en cherchant un langage de son temps.

@richardmaurel2106

11 ай бұрын

Autant je comprends la critique de certaines dérives de "l'école Boullez" ou d'autres, autant je n'arrive pas à faire le lien avec Tristan Murail qui, justement, s'est éloigné du sérialisme au moment où il "fallait" que tous les jeunes compositeurs en fassent (par exemple) et s'est gardé dans toute son œuvre d'appliquer des "concepts" parfois fumeux dont sont hélas friands d'autres compositeurs. Il suffit d'écouter sa musique, en fait, et l'on comprend bien que cette critique n'a aucun sens à son endroit, que l'on aime ou pas sa musique d'ailleurs.