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Prokofiev : Roméo et Juliette op 64, Suite (ONF /Cristian Măcelaru)

L'Orchestre National de France interprète la Suite extrait de Roméo et Juliette op 64 de Prokofiev sous la direction de Cristian Măcelaru. Extrait du concert le 16 mai 2024 à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique.
#Prokofiev #Macelaru #orchestre
Au moment où Serguei Radlov, metteur en scène et directeur artistique du Théâtre académique d’État de Léningrad, commande la musique du ballet Roméo et Juliette à Prokofiev, Shakespeare suscite un grand intérêt en Russie. Le régime soviétique voit de plus dans l’histoire des amants de Vérone le symbole d’une jeunesse avide de liberté et de nouveauté, qui veut se débarrasser des conventions bourgeoises. Le ballet, par sa durée (deux heures et demie), s’éloigne des œuvres de Stravinsky du début du siècle, qui ne dépassaient guère la demi-heure, destinées aux Ballets russes de Diaghilev (L’Oiseau de feu, Petrouchka, Le Sacre du printemps). Prokofiev, qui a lui aussi collaboré avec Diaghilev pour des ballets créés à Paris (Chout, Le Pas d’acier et Le Fils prodigue), renoue avec une tradition héritée de Tchaïkovski et Petipa.
Le scénario a été élaboré en collaboration avec Serguei Radlov, le dramaturge Adrian Piotrovski et le chorégraphe Leonid Lavroski. De nombreuses scènes de la pièce ont été supprimées, tandis que d’autres ont été inventées, afin d’ajouter des morceaux de caractère, purement chorégraphiques. Mais la musique est surtout au service de l’action, elle caractérise les personnages dont elle souligne l’évolution psychologique au moyen de leitmotiv. Prokofiev compose la musique en 1935, mais des difficultés administratives et des dissensions avec Lavroski retardent la création de l’œuvre, donnée le 30 décembre 1938 seulement, à Brno. Le ballet (opus 64) n’est représenté en Russie que le 11 janvier 1940, au théâtre Kirov de Leningrad. Dès 1936, le compositeur en avait cependant tiré deux « Suites symphoniques en sept parties » (opus 64 bis et 64 ter), qui ont été créées avant le ballet, respectivement en 1936 et 1937. En 1946, année où Roméo et Juliette est enfin dansé au Bolchoï de Moscou, il écrit une troisième suite, opus 101.
Prokofiev a retenu les scènes principales de son ballet et les a condensées, éliminant la plupart des répétitions et reprises musicales, simplifiant par moments l’orchestration initiale. Il a regroupé des morceaux colorés et contrastés, sans « résumer » l’action ni respecter son déroulement chronologique : la première suite se termine par « La Mort de Tybalt », la deuxième par « Roméo sur la tombe de Juliette ». Mais les suites sont autant de réservoirs à partir desquels il est possible de varier à l’infini les combinaisons. Les mouvements de danse, de pur divertissement permettant à la tension de se relâcher, alternent avec des scènes lyriques, qui décrivent les principaux personnages, ou encore avec des scènes d’une très forte intensité dramatique. Les contrastes du théâtre shakespearien se retrouvent ici : la naïveté candide de Juliette enfant côtoie la gravité paisible du Père Lorenzo, la fantaisie des « Masques » la sensualité et l’exaltation 7 amoureuse de Roméo et Juliette, lors de la célèbre « Scène du balcon ».
Sans jamais pasticher un style ancien, Prokofiev compose une musique qui peint un univers où les sentiments sont exacerbés et les passions extrêmes. Il évoque l’atmosphère de la Renaissance italienne, avec son raffinement mais aussi sa violence, comme dans « La mort de Tybalt », où une toccata haletante décrit le duel entre Roméo et le cousin de Juliette ; la fin de la scène, un des sommets tragiques du ballet, fait entendre des harmonies âpres et dissonantes. Attaché à ses personnages (à tel point qu’il avait envisagé de modifier le dénouement : Juliette se serait réveillée un peu plus tôt et l’action aurait eu une fin heureuse !), il s’abandonne à un lyrisme flamboyant, utilisant une orchestration chatoyante et incandescente. Si la musique de Prokofiev a tenté et inspiré tant de chorégraphes, c’est bien parce qu’elle exprime des sentiments universels et éternels, représente de façon directe le drame et traduit la vérité psychologique de personnages profondément émouvants, justifiant un succès jamais démenti.
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/ @francemusiqueconcerts

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Пікірлер: 6

  • @alanjoynson2973
    @alanjoynson297328 күн бұрын

    Does anyone agree with me that this is the Greatest ballet score ever ? In parts heartrendly beautiful - fiercely original - resourcfully noble -artfully vicious -seeringly , descriptive of human frailty. Here given masterful interpretation by a diamond class orchestra and inspired leadership.

  • @antonioaguilarrubi4655
    @antonioaguilarrubi46552 ай бұрын

    Estupenda interpretación que es alimento para el espíritu. My buena orquesta y magnifica dirección.

  • @cergneuxguillermo1681
    @cergneuxguillermo16812 ай бұрын

    Maravilla esta Suite de Prokofiev!! Y bellamente interpretada! Gracias por compartirla. Sergei Prokofiev es de los músicos más excelsos que se puede disfrutar!! ❤

  • @tonyhunt9980
    @tonyhunt99802 ай бұрын

    Went down well with my Chablis. Greetings from the UK.

  • @caeciliachen2607
    @caeciliachen26072 ай бұрын

    Please play this wonderful Piece at Vienna too . ❤

  • @MegaVicar
    @MegaVicar2 ай бұрын

    Well-played! But 'Romeo & Juliet' without the Aubade!!? I shake my head and ask, What is happening to this world?