Les sites défensifs de l'estuaire de la Gironde

Depuis l'Antiquité, l'estuaire de la Gironde a constitué à la fois une formidable voie de transport des marchandises et d'échanges commerciaux en temps de paix et un axe stratégique à défendre en temps de guerre.
Le promontoire de Blaye comportait un oppidum depuis l’Antiquité. Dès le 11e siècle, plusieurs villages fortifiés de type castrum sont attestés en aval sur la rive droite de la Gironde, sur les promontoires rocheux de Mortagne, Talmont, Didonne et Royan. Dans le même temps, la forteresse de Lamarque, établie par le Duc d’Aquitaine en bordure des marais de l’autre rive, était destinée à contrôler la circulation sur la principale voie terrestre en Médoc.
Sous le règne de Louis XIV, l’idée s’est imposé de créer un système défensif pour verrouiller l’estuaire à hauteur de Blaye. La vieille ville fortifiée a donc été transformée en une véritable citadelle militaire. Les premières campagnes de travaux menées à partir du milieu du 17e siècle ont été suivies d’un chantier de modernisation très ambitieux de 1685 à 1689, sous la direction de Vauban, commissaire en chef des fortifications du royaume et de l’ingénieur royal François Ferry. C’est à cette époque qu’ont été créés les principaux ouvrages défensifs qui structurent l’enceinte du site que nous connaissons aujourd’hui.
Mais pour former un véritable verrou sur la Gironde, il fallait établir des fortifications de part et d’autre du fleuve, ici large de plus de 3 km. C’est pourquoi Vauban a fait bâtir le fort Médoc sur la rive gauche et le fort Pâté, sur l’île dite de Saint-Simon, au centre de l’estuaire, entre Blaye et le fort Médoc.
L’ornementation des deux principales portes de Blaye et de la porte du fort Médoc illustre l’ambition de ces constructions royales. Elles répondent aux critères du classicisme adopté sous Louis XIV, en réutilisant les codes de l’architecture antique remis au goût du jour, avec pilastres, tympans, frontons sculptés et parement de pierres soigneusement taillées en bossage.
Au milieu du 18e siècle, c’est l’embouchure de l’estuaire qui a été équipé d’un système défensif, avec des batteries de canons installées sur chacune des rives, l’une sur la Pointe de Grave au Verdon et l’autre sur la pointe du Chay à Royan. Un autre fort a également été créé en 1807 sur la pointe de Suzac à Meschers. Peu efficaces et rapidement menacées par l’érosion, toutes ces constructions ont été reconstruites et modernisées à plusieurs reprises. En 1814, la tour-modèle voulue par Napoléon au Verdon a été incendiée par les anglais.
Le nouveau fort du Verdon a été bâti entre 1877 et 1881. De forme polygonale, il est entouré d’un fossé gardé par 2 caponnières et franchi par un pont-levis. Il est équipé de plusieurs bastions et 7 plateformes d’artillerie. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il a été récupéré par les Allemands qui l’ont rattaché stratégiquement à l’ensemble militaire des Arros, constitué de 20 bunkers construits sur la plage Soulac-sur-Mer. Cet important dispositif était l’un des éléments du Mur de l’Atlantique, qui intégrait aussi d’autres anciens forts comme celui de Suzac.
Malgré la libération de Bordeaux en avril 1944, les soldats allemands ont réussi à maintenir leurs positions sur l’entrée de la Gironde jusqu’au printemps 1945. En janvier, puis en avril 1945, l’aviation alliée a pilonné différents points stratégiques de cette zone encore occupée. Ces bombardements intensifs ont achevé la destruction d’une grande partie de la ville de Royan, au prix de nombreuses vies. Les forts de Suzac et de la pointe du Chay ont également été presque entièrement anéantis. Coordonnés avec des attaques terrestres, ces assauts ont finalement eu raison des forces allemandes qui se sont rendues, scellant la fin de la « poche de Royan » le 18 avril et de la « poche du Médoc » le 20 avril.
Longtemps après la fin du conflit, ce territoire porte encore les stigmates de la guerre. Les épaves de navires sabordés qui émergent encore à marée basse et les nombreux bunkers disséminés dans les dunes sont autant de témoignages de ces violents combats.
0:00 La Gironde, un axe stratégique
0:22 Le site fortifié de Blaye
0:43 Les castrums de la rive droite et la forteresse de Lamarque
1:15 La prise de Blaye pendant la Guerre de Cent ans
2:01 La modernisation de la citadelle de Blaye par Vauban
3:12 Le Verrou de l'estuaire : Blaye, fort Médoc et fort Pâté
4:33 Les forts des pointes de Grave, du Chay et de Suzac
5:02 Le fort du Verdon
5:26 Les forts et bunkers de la Seconde Guerre Mondiale

Пікірлер: 3

  • @dupinchristophe992
    @dupinchristophe992 Жыл бұрын

    👌👌

  • @videoguidenouvelleaquitaine

    @videoguidenouvelleaquitaine

    Жыл бұрын

    😀😀

  • @videoguidenouvelleaquitaine
    @videoguidenouvelleaquitaine Жыл бұрын

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