Podcast - Transfert - S01E10 : Comment nos prénoms nous trahissent parfois
Désirée a toujours été avide de l'amour de sa mère. Quand celle-ci lui parlait, lui accordait sa confiance, lui racontait des histoires, Désirée était toujours émue, flattée. Petite, elle n'a pas toujours vécu avec ses parents, elle a été en pension, dans la même ville. Alors quand sa mère décidait de l'emmener, exceptionnellement, à son cours de danse, ou de lui conseiller un livre particulier, Désirée avait le sentiment de vivre quelque chose de spécial.
En grandissant, sa mère s'est mise à lui raconter des histoires sur son passé, sur son histoire, dans le monde des années 50, 60, où les femmes n'avaient pas les droits d'aujourd'hui. Où elles n'étaient jamais libres.
Au fur et à mesure des années, certaines histoires se répètent, certains motifs reviennent, comme des informations distillées, sur son identité. Jusqu'à ce qu'un jour Désirée découvre une lettre, et qu'elle comprenne l'origine de son prénom.
Les noms sont chargés d'inconscients, mais lesquels? Ceux des parents, qui donnent les prénoms, ceux des personnes qui les habitent. Ceux des figures -littéraires, médiatiques, cinématographiques, mythologiques- qui les portent. Les noms créent des mythes.
Celui de Désirée parle autant de ses parents, que d’elle. Il parle autant d’incapacités que du pouvoir performatif du langage.
La mère de Désirée lui parlait, racontait très bien les histoires, elle l’a nommée d’après la leur. Elle lui a appris son passé grâce à des récits, puis un livre, puis une lettre. Par des mots toujours, écrits souvent. Désirée dit d’ailleurs que la seule vraie relation qu’elle a eu avec ses parents, c’était par les livres.
Désirée contenait dans son nom la guérison de son histoire -les noms permettent d'«accumuler du rêve», d'«aimanter» les désirs, dit le narrateur d'A la recherche du temps perdu dans Noms de pays: le nom. Mais s’il y a des prénoms qui ratent, le sien a raté, elle ne s’est pas sentie aimée. Peut-être parce que son prénom n’a été finalement son vrai prénom qu’une fois partie de la maison:
«Ma mère a jamais réussi à m’appeler Désirée, je me suis appelée Dédé jusqu’à ce que je quitte la maison»
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Désirée, vous m'avez énormément émue à l'évocation de votre accouchement (19:15) , merci pour ce partage et cette force que vous nous communiquez à travers ce récit de vie!
Désirée, vous êtes bouleversante, le récit de votre enfance et de la relation à vos parents est terrible, mais l'histoire de votre maternité, puis de votre réconciliation à vous même et à votre prénom est magnifique...les mots que vous utilisez pour décrire votre 1er accouchement est si poétique, si puissant. Merci pour ces mots, je suis toute chamboulée (et merci pour ce podcast qui est de façon général passionnant !!)
Appeler sa fille Désirée alors qu'ils ne la voulaient pas c'est vraiment pervers. Ses parents ont vraiment de graves problèmes pour l'avoir tout le temps dénigrer. En tout cas elle a l'air équilibrée aujourd'hui même si elle a du vivre une enfance assez terrible humainement.
ce témoignage touchant est vraiment sublime.
Cette histoire est boulversante et magnifique. J'ai ete choque quand meme de la culpabilisation de la sage femme sur la peridurale, on voit l'influence religieuse (la femme doit accoucher dans la souffrance), heureusement qu'elle ne l'a pas mal vecu mais sachez juste que vous pouvez utiliser la peridurale en toute tranquillite et securite pour votre enfant ;)
C'était vraiment touchant, merci Désirée !
Je me reconnais dans de nombreux points avec cette dame. Maître Corbeau.. Un prénom original... Les nombreux avortements de ma mère. Cette volonté d'utiliser la loi Veil dès sa sortie. Loupé pour ma mère. Et ma petite soeur est née.
2L d'eau pour une écho enceinte ? Elle doit se méprendre.. on n'a pas besoin de boire de l'eau pour ces échographies là : il y a le liquide amniotique en fait ! Que de rebondissements cela dit dans cette histoire très bien racontée; le ton est très humble, très chaleureux.
Très touchant et quelle résilience
Une belle histoire, poignante mais belle
Alors ce n'est pas Maria Cardinal mais Marie Cardinal. J'ai lu ce livre plusieurs fois et notamment à l'adolescence en 1991 quand j'étais en terminale.
@lauriepayeur2667
3 жыл бұрын
4 et 4et te transmets
@theykilledkenny777
2 жыл бұрын
Vers 15 minutes, Désirée, fait le lapsus de dire "Claudia Cardinale" qui est une actrice, alors que l'autrice c'est Marie Cardinal...
Le rapport mère/fille est si complexe
Avorter parce que ce n'est pas le moment ? Parce qu'IL n'a pas envie d'un enfant ? Et peu de temps après, retomber enceinte à la faveur d'une belle et grande maison avec cheval en supplément ? Mon coeur se retourne à entendre de telles paroles.
@capucnechaussonpassion14
2 жыл бұрын
Vous préférez des enfants non désirés ou qui grandissent dans le dénuement ?
@elosz2630
2 жыл бұрын
@@capucnechaussonpassion14 Je préfère des adultes responsables qui dépassent leur égoïsme, avorter et décider d'avoir un enfant peu de temps après parce que la maison de la belle famille est belle et qu'il y a des chevaux m'est inconcevable. L'avortement est une malheureuse nécessité, j'ai toujours défendu cet acte mais quand cela devient un "moyen de contraception", ça me révolte.
La personne parle beaucoup trop vite, c'est bien dommage
@bothsidesnow
3 жыл бұрын
Les gens qui ont passé leur vie à ne pas être écoutés/entendus ont tendance à parler vite, comme pour tenter de caser le plus de mots possible avant que l'interlocuteur inéxorablement détourne son attention. Au vue de l'histoire de cette dame, j'ai trouvé que ça apportait une note touchante supplémentaire.
@matiti7397
2 жыл бұрын
Un rythme plus lent est disponible sur KZread dans les paramètres
@marie-laurelanto8869
2 жыл бұрын
Je n'ai pas du tout ressenti qu'elle parlait rapidement. Je parle moi-même très rapidement aussi. La phrase : "Il y a le fait de ne pas désirer une grossesse, et le fait de ne pas désirer un enfant, qui sont deux choses différentes " fait vraiment écho en moi et en effet à la maison, je dois encore maintenant insister pour avoir la parole.