Paroles (et sourires) d'agris voltaïques

Pourquoi s’être engagés volontairement dans l’agrivoltaïsme ? Ils témoignent :
À Châtillon Coligny dans le Loiret, Samuel plante le décor avec son projet de « La Bergerie d’Edmond » : « L’agrivoltaïsme est un très bon projet pour l’agriculture en France. D’un côté on produit de l’énergie renouvelable et de l’autre les agriculteurs font leur métier comme ils veulent. C’est une synergie intéressante. »
« L’agrivoltaïsme permet en effet plusieurs choses dans un même cadre. C’est bénéfique en plein air » renchérit Antoine situé dans le département voisin de l’Yonne. Pour lui, les panneaux sont « comme des abris presque naturels ». Ouvrier d’une SCEA, il est aujourd’hui impliqué dans le projet d’une ferme agrivoltaïque à Noyers, « Les Champs solaires nucériens. »
Parmi les autres porteurs de ce projet, Mattéo est quant à lui en étude d’installation à la chambre tout étant salarié d’une EARL. « L’agrivoltaïsme représente un plus pour reprendre des terres. Sans cela, ce n’est pas facile » confie-t-il avant d’ajouter : « C’est aussi un plus pour agrandir le parcellaire et produire plus d’agneau ! »
Mathieu, agriculteur à Censy, a justement développé une activité ovine il y a 3 ans en plus de son exploitation céréalière. Il confirme : « Quand on voit que le marché du foncier est très compliqué, l'agrivoltaïsme est une super opportunité pour des jeunes. Faire pâturer des moutons entre et sous les panneaux dans l’Yonne ? Une alternative hyper intéressante. »
Habitante d’Arcy-sur-Cure, Delphine s’accroche à ce rêve de devenir éleveuse. Une passion héritée de son père qu’elle s’apprête à vivre après une reconversion professionnelle longuement réfléchie. Grâce à l’association « Les champs ensoleillés du Beugnon » formée avec son mari agriculteur et 5 autres exploitants, une solution a été trouvée pour trouver le foncier nécessaire. « Il faut avoir confiance en soi, dans le collectif et dans les acteurs qui sont là pour nous aider à élaborer le projet agricole, étudier les impacts, instruire le dossier... Il faut aussi savoir être patients. C’est la recette du succès pour qu’un projet agrivoltaïque soit bien ficelé. »
Dans le même département mais sur une autre commune, Précy-le-Sec, Lilian et Nicolas sont eux aussi liés par un projet agrivoltaïque. Le premier est agriculteur, le second est salarié d’un GAEC. « Avec le changement climatique, les sols arrivent à des rendements très bas, voués à ne plus être vraiment rentables. L’atout d’un système agrivoltaïque est de faciliter l’installation. »
« Pour s’en sortir aujourd’hui il faut trouver des techniques alternatives » complètent Rémy et Lubin, âgés respectivement de 17 et 18 ans. Le premier vient d’obtenir son CAP en métier d’agriculture. Le second est lancé en école d’ingénieur à Lille après son bac Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant (STAV). Les deux jeunes Icaunais suivent de près le développement du projet agrivoltaïque des Hauts-Plateaux de l’Yonne en tant que membres de l’association EHPY.
Toujours plus à l’Est en Haute-Marne, Julien fait partie du collectif O Pâturages à Laville-aux-Bois. Installé depuis 2006, il explique : « On ne peut pas continuer comme ça. Comme tous les métiers qui doivent s’adapter, il fallait trouver une solution. Avec une bonne zone d'ombrage, la production d'herbe sera plus linéaire sur l'année, elle sèchera moins vite. L'hiver les moutons seront à l'abri du vent, des intempéries. L’agrivoltaïsme va amener de la sérénité dans nos exploitations. »
Dans l’association O Pâturages, il y a aussi Jérémy, éleveur double actif de Chamarandes-Choignes. Son idée ? « Avancer doucement vers le projet agrivoltaïque en commençant à agrandir son cheptel. Et continuer d'apprendre sur la production parce que c'est jamais fini. » Dans quelques années, il se voit « agriculteur à temps plein sans la double activité et en étant parti de rien. »
Au Nord-Est, à Brabant-le-Roi dans la Meuse, Alban a repris l’exploitation de son grand-père en 2009 et a commencé à s’agrandir en 2015. Ce producteur de céréales fait partie des agriculteurs à l’origine du projet agrivoltaïque de la Grande Ruelle qui répondra selon lui aux 2 problématiques du moment : le dérèglement climatique avec ses extrêmes dans les deux sens et le modèle économique des exploitations avec des charges qui ne cessent d’augmenter fortement. »
Retour dans l’Yonne avec Nicolas, berger itinérant à Châtel-Gérard. Un partenariat signé avec EDF Renouvelables lui offre la possibilité de faire paître en été son troupeau sous les panneaux solaires de la centrale de Massingy. Bien-être animal, sobriété… La solution lui semble évidente et d’autant plus pertinente pour les nouvelles générations. Parole d’agri voltaïque !

Пікірлер