Un duo chorégraphique fascinant qui questionne la présence de l’autre autant que celle de son absence, inspiré par la figure d’Anna-Magdalena Bach.
Qui est « Magdaléna » ? Est-ce Anna-Magdalena Bach, la deuxième femme du compositeur du Clavier bien tempéré, qui a vécu à ses côtés 29 ans et lui a donné 13 enfants ? Anna-Magdalena était soprano. Elle chantait à la cour du prince d’Anhalt-Köthen lorsqu’elle a rencontré Jean-Sébastien mais a dû renoncer à cette activité lorsqu’elle l’a suivi à Leipzig, où les femmes n’avaient pas le droit de se faire entendre.
A-t-elle secrètement contribué à certaines des œuvres de son époux ? C’est ce que demandait la chorégraphe Chloé Zamboni en écoutant en boucle les Variations Goldberg… Chaque nouvelle audition du chef d’œuvre labyrinthique lui procurait de nouvelles visions. Elle les a réunies dans un duo chorégraphique fascinant qui questionne la présence de l’autre autant que celle de son absence. Les mouvements sont sobres. Le minimalisme est ici poussé à son paroxysme : la scène n’est habillée que d’un tapis blanc, d’une bougie et des compositions originales de Vonfelt - jeune musicien issu de la sphère électronique et encensé par Les Inrockuptibles - qui a choisi ici de jouer sur un synthétiseur Moog, rappelant alternativement l’orgue et le clavecin, les instruments de prédilection de Bach.
Le cercle est bouclé, l’épure complète. Rien ne distrait de l’enquête sensorielle en cours : qui est secrètement l’autre ? Comment vivre avec (ou sans) elle ou lui ? Son corps est-il un prolongement du nôtre ? Vêtues de noir pour que chaque mouvement se détache, pour que la chair s’éclaire, les deux danseuses distribuent furtivement des indices, à gestes comptés. Le spectateur est pris à témoin. Sait-il lui-même qui il est pour l’autre ? Et qui est Magdaléna ?
Dimanche 8 septembre à 11h30 - Abbaye de Royaumont - à moins d'une heure de Paris - navettes gratuites
Réservez dès maintenant : www.royaumont.com/evenement/m...