A Madagascar, le refus de l'ordre colonial qui s'est manifesté en 1915 par la création du mouvement Vy Vato Sakelikala (VVS) est relancé dans des formes politiques au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Le nationalisme malgache est notamment porté par les députés à l’Assemblée Nationale française Joseph Ravoahangy, Joseph Raseta et Jacques Rabemananjara, le poète.
Un parti, le MDRM (Mouvement Démocratique pour la Rénovation de Madagascar) est créé en février 1946. Il réclame le retour à l’indépendance de Madagascar.
Une formation rivale se met en place en juillet 1946, le Parti des Déshérités de Madagascar (Padesm).
Il est partisan du maintien de liens avec la France. Il a le soutien de l’administration coloniale.
Le 29 mars 1947, une insurrection éclate dans différents points de Madagascar.
Elle dure plusieurs mois.
La répression est violente.
Les leaders du MDRM sont jugés et condamnés.
Le Padesm devient, de fait, le principal parti politique de Madagascar.
Philibert Tsiranana, un enseignant originaire du Centre Ouest (Anahidrano) de Madagascar a été l’un des membres fondateurs du Padesm.
Il crée son propre parti, le PSD (Parti Social Démocrate) en décembre 1956.
Il devient l’interlocuteur du pouvoir français pour la mise en place du statut d’autonomie prévu par la loi-cadre Defferre.
En 1958, Tsiranana fait campagne pour le « oui » à la Communauté française prévue par la Constitution de la Ve République française.
Le 14 octobre 1958, la République autonome malgache est proclamée.
Philibert Tsiranana défend l’idée d’une indépendance progressive.
Il demande à obtenir le transfert « d'un certain nombre de compétences » à Madagascar en décembre 1959.
Des négociations s’ouvrent parallèlement à celles engagées avec la Fédération du Mali.
Elles débouchent le 2 avril 1960 par la signature d’accords entre autorités malgaches et françaises.
L’indépendance est proclamée le 26 juin 1960.
Le 20 juillet 1960, les anciens parlementaires du MDRM rentrent d’exil.
Ils sont accueillis par une foule nombreuse.
La politique adoptée par Philibert Tsiranana et la place des Français à Madagascar provoquent cependant un mécontentement croissant.
En mai 1972, des manifestations conduisent au départ de Tsiranana qui remet le pouvoir au général Ramanantsoa. Ces événements sont considérés par plusieurs historiens comme « l’autre indépendance » de Madagascar.
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