Concernant la concurrence, les approches complémentaires non remboursées ne sont pas concurentielles face à la médecine conventionnelle remboursée par la sécurité sociale. Cependant, il semble qu'elles fassent peur, au vu du nombre d'attaques médiatiques contre l'ostéopathie, l'homéopathie (qui n'est plus reconnue par la CPAM), la psychanalyse, et d'autres qui ont lieu ces dernières années. Concernant la sécurité des soins, et le contrôle, la médecine conventionnelle, toute contrôlée qu'elle est censée être, n'est pas moins pourvue de praticiens peu éthiques. En tant qu'infirmier, j'ai entendu depuis des années le discours croissant des patients exprimant le manque d'écoute des médecins. Surtout en France où l'aspect techniciste représente une espèce de performance élitiste du soin, alors que parfois ce qui manque cruellement est une approche globale et de l'écoute, dans un système de soin très pourvu en procédures, mais qui ne rassure pas les patients, qui perçoivent bien les manques et l'absence d'écoute. Après, je m'intéresse à la médecine chinoise (qu'il ne faut surtout pas appeler médecine pour ne pas froisser les médecins, ce point fait beaucoup débat car soumis à règlementation) depuis les années 90. Je me suis formé en shiatsu depuis 2005, mais je n'ai pas pu en faire encore un métier, et je n'ai pas eu envie de cela, ne voulant pas prostituer une activité par nécessité d'un objectif de rentabilité. Je constate seulement auprès de la plupart des gens qui se forment, que peu arrivent à en vivre vraiment. Mais je considère cela comme un chemin global, auquel je souhaite adjoindre d'autres pratiques comme la méditation et le qi gong, mon fond étant fortement marqué par toute la culture chinoise et taoïste, qui est en fait profondément intégrative, et forte de savoirs datant de plus de 3000 ans. Et ça prendra le temps qu'il faudra. Cela fait depuis que je suis infirmier (1997) que je suis persuadé que d'autres façons de soigner ne peuvent que servir la santé, dans un monde en crise submergé de stress où l'agressivité et la peur sont trop mis en avant de façon systémique. Mais en fait c'est avant tout une attitude, globale, plus que des techniques, et aussi une intégration d'une expérience de vie, où en fait notre propre personne devient l'instrument thérapeutique. Ces champs d'expérience nécessitent un réel travail sur soi, et c'est un vrai travail profond. Mais la France n'a pas une culture, de par son rationalisme, très ouverte, le monde médical exprime beaucoup de résistances à des niveaux politiques, et dans beaucoup d'instances officielles et du lobbying anti "méthodes autres de soin" se font trop souvent jour. Mais pour moi, c'est la demande du patient qui fera loi. Les patients iront là où le soin est efficient, et c'est ce qui sera à mon sens bien plus déterminant que toutes les études scientifiques. Car c'est en fait éminemment subjectif, et la subjectivité est ce qu'on a excessivement évacué des visions de la santé, la suprématie d'une vision techno-scientiste se voulant pouvoir être une référence pour définir ce qui est juste ou pas. Alors que jamais il n'y a eu autant de besoin d'écoute, de sensibilité, de douceur et simplement de présence, qui est à mon avis ce qui fonde le soin à 80 pour cent. Et peut-être même plus. Cordialement.

@shinai6

6 ай бұрын

Je vous remercie de dire tout haut ce que je pense profondément sans arriver à y mettre les bons mots 🙏

@laurentsaint-martin9711

6 ай бұрын

@@shinai6 merci de m'avoir lu et de ce retour qui me permet de savoir que ce que je peux penser, et écrire, peut résonner chez quelqu'un d'autre.