Le procès Pétain 15/15 (Feuilleton / France Culture)

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À l’occasion des 70 ans du procès du maréchal Pétain, la fiction de France Culture a choisi de rediffuser les quinze épisodes du feuilleton reconstituant une partie de ce procès d’après son compte rendu sténographique publié en 1949.
15ème épisode
le Président Mongibeaux : Gabriel Le Doze
Pétain : Roger Dumas
le bâtonnier Payen : Philippe Laudenbach
Maître Isorni : Laurent Cléry
Narration : Hélène Lausseur
Le public des audiences était composé de :
Emilie Blon-Metzinger, Guy Lamarque, Nicolas Melocco, Olivier Chauvel, Anne Voutey, Marie-Laure Crochant, Olivier Augrond, Daniel Isoppo, Félicien Juttner, Christophe Boudet, Hugues Boucher, Antoine Brugière, Rudy Galiffi, Philippe Siboulet, Julien Lecroix, Jean-Yves Chilot, Thierry Pietra
Bruitages : Sophie Bissantz
Prise de son et mixage : Olivier Dupré
Assistance technique et montage : Clotilde Thomas
Assistant à la réalisation : Benjamin Hû
« 23 juillet 1945. Palais de justice de Paris. Le procès du maréchal Pétain, 89 ans, s’ouvre devant la haute Cour de Justice.
L’ancien chef de l’Etat doit répondre de complot contre la France - en enterrant la République - et d’intelligence avec l’ennemi - en instaurant une collaboration active avec l’occupant.
L’ambiance ? C’est peu dire qu’elle est explosive. La fin de la guerre en Europe ne date que de deux mois et demi et le pays épuisé, ruiné, peine à retrouver ses repères. Les journaux se passionnent et dépêchent leurs meilleures plumes : Léon Werth, François Mauriac, Georges Bernanos, Jules Roy. Pour France-Soir, c’est Joseph Kessel, héros de la France Libre, auteur du « Chant des Partisans », qui rend compte du procès : « La première séance du procès Pétain ? Comme elle vieille et cassée, et combien pareille à celle que la France entendait si souvent à la radio, la voix qui répond à l’interrogatoire d’identité : Mon nom Philippe Pétain. Qualité : Maréchal de France. Après quoi le maréchal Pétain se rassied et plus rien ne semble le toucher. Une voix qui appartient aux disques de radio plutôt qu’à un homme. Un képi lauré sur une vieille petite table. Un vieillard sur un vieux fauteuil. »
L’ancien chef de l’Etat français a confié à Me Isorni, son principal défenseur aux côtés de Mes Payen et Lemaire, le soin de le disculper devant la cour et devant l’histoire. Après une brève intervention, l’accusé gardera le silence. Long défilé à la barre des témoins de l’accusation : Léon Blum, Albert Lebrun, Jules Jeanneney, etc., suivi par les témoins de la défense : Marc Boegner, Pierre Laval, etc. Kessel, crayon à la main, note le moindre rictus de l’accusé, les regards des uns ou des autres, les silences, les incidents de séance, les émois de l’auditoire, la mémorable passe d’armes qui oppose Paul Reynaud à Maxime Weygand.
Comme la majorité des Français de l’époque, le grand reporter accable Pétain sans pour autant se départir d’un certain respect pour le vieux maréchal. Même si l’écrivain insiste avec lucidité sur l’implication du chef de l’Etat français dans la politique de Collaboration, son discours distingue volontiers le « mauvais Vichy » de Laval du « moins mauvais Vichy » du Maréchal .
Peine capitale ou perpétuité ? Quel sera le verdict ? Drame comme dans tous les procès politiques, plus que d’autres sans doute, tant celui-ci renvoie aux années sombres de l’Occupation, aux faiblesses, aux compromissions, aux crimes, aux trahisons. Témoignages, réquisitoires et plaidoiries vont durer jusqu’à la nuit du 14 au 15 août 1945. Sept heures de délibéré, les jurés reviennent dans la salle.
4 heures du matin : Philippe Pétain est déclaré coupable de haute trahison et d’intelligence avec l’ennemi. Il est condamné à mort. Le verdict est assorti du vœu que la sentence ne soit pas appliquée. Transféré d’abord au fort du Portalet, il sera ensuite assigné à résidence et jusqu’à sa mort à l’Ile d’Yeu en 1951.
Pour composer ce feuilleton, j’ai suivi le compte-rendu sténographique minutieux et exhaustif (publié par le Journal officiel), qui reprend mot pour mot le contenu des vingt auditions houleuses et d'une densité dramatique que vécurent l'assistance, la Cour et bien sûr le maréchal Pétain durant ces trois semaines de procès. »
Dominique Missika
Choix des extraits par Dominique Missika
Réalisation : Etienne Vallès
Conseillère littéraire : Emmanuelle Chevrière
Thèmes : Création Radiophonique| Littérature Contemporaine| France Culture| Le Procès Pétain
Source : France Culture

Пікірлер: 12

  • @LeSemaphore
    @LeSemaphore5 жыл бұрын

    *_Propos tenus par Henri Frenay au micro de Jacques Chancel (Radioscopie), en 1973._* (m.kzread.info/dash/bejne/e4F9ssqFkse3prA.html) *« Lorsque nous avons envisagé dans le gouvernement provisoire - je parle de 1944, début 1945 - ce que devrait être le sort de Pétain, on a retenu la solution que vous savez, c'est-à-dire il a été jugé, condamné à mort et ensuite mis à l'île d'Yeu, où il a fini ses jours. Ma solution à moi était différente et dès ce moment-là j'en ai parlé. Je crois qu'elle aurait été à la fois plus cruelle et plus juste. Je pense qu'il n'y a pas de circonstances qui puissent expliquer, excuser, qu'un maréchal de France collabore avec l'ennemi : je pense qu'il n'y a pas à cela ni d'explication ni d'excuse. [...] Dès l'instant où il était à la tête de l'état il a pris ses responsabilités, et à mon avis un homme doit porter ses responsabilités d'autant plus fermement qu'il est porté plus haut. Moi, ma solution aurait été : le jugement, bien sûr, la condamnation à mort - à mon avis elle s'imposait -, la grâce, immédiatement, mais ensuite une cérémonie à l'arc de Triomphe où le maréchal Pétain, devant le front des troupes, aurait été dégradé. On aurait enlevé les insignes de sa fonction et de sa dignité et on l'aurait ensuite envoyé à Villeneuve-Loubet - et non pas à l'île d'Yeu - dans sa maison pour y terminer ses jours comme un vieillard qu'il était. [...] Je ne peux pas oublier que des hommes justes, des hommes droits, des hommes courageux et désintéressés, par lui - et uniquement à cause de lui - ont été portés à la collaboration, ont été portés à la Milice, sont devenus nos tortionnaires, ont été combattre sur le front de l'Est contre nos alliés - ce qu'ils n'auraient pas fait si d'autres que le maréchal Pétain le leur avait demandé. C'est à cause de lui, c'est sous sa responsabilité personnelle, c'est en répondant à ses appels qu'ils ont fait ce qu'ils ont fait. Et ce n'était pas tellement eux les responsables, que ceux ou celui qui les avait encouragés à faire ce qu'ils ont fait. Quand un homme comme Joseph Darnand - chef de la Milice - a été fusillé, et il devait l'être, eh bien il a été jusque-là parce que Pétain lui a demandé d'y aller. Alors que ce même Joseph Darnand, à l'automne 1942 - troublé par l'invasion de la zone libre par les troupes allemandes - me demandait de passer en Angleterre. Mais il avait déjà été trop loin, il fallait qu'il aille jusqu'au bout, que lui aussi porte ses responsabilités, mais s'il y a été c'est à cause de Pétain. Est-ce que ce sont là des responsabilités qu'on peut oublier ? »*

  • @santazetla3563

    @santazetla3563

    3 жыл бұрын

    Bonjour j'aimerais que vous me pissiez dessus en récitant l'angélus de Bavière !

  • @nikaproust
    @nikaproust4 жыл бұрын

    travail fabuleux, bravo.

  • @criscavi19
    @criscavi195 жыл бұрын

    Merci beaucoup de ces enregistrements.

  • @LeSemaphore

    @LeSemaphore

    5 жыл бұрын

    Je vous en prie. Merci pour votre commentaire.

  • @romainvalour7110
    @romainvalour71105 жыл бұрын

    Excellent travail, merci. Allez-vous faire d'autres "feuilletons" de ce genre pour d'autres collabos ? Style Laval ou le Maréchal Weygand ? Merci et bonne continuation.

  • @LeSemaphore

    @LeSemaphore

    5 жыл бұрын

    Bonjour Romain, merci pour votre sympathique commentaire. Je ne suis pas l’auteur de cette adaptation radiophonique : c’est une création de France Culture, qui fait d’ailleurs des merveilles dans ce domaine. Cordialement.

  • @kyloren6923
    @kyloren69232 жыл бұрын

    Quand je pense que les livres scolaires font 5 lignes sur ce procès...

  • @olaf4169

    @olaf4169

    2 жыл бұрын

    Pour éviter les questions qui gênent et maintenir la pensée unique

  • @gratos1451

    @gratos1451

    Жыл бұрын

    Et puis si on faisait du procès de Pétain un cas d’école, il faudrait juger la moitié des français pour collaboration dont la police , la poste , les fonctionnaires , les commerçants qui avaient des primes de dénonciation de juifs, etc…

  • @user-fp3dk6xi5b
    @user-fp3dk6xi5b5 ай бұрын

    Quelle idée de faire de la politique à 84 ans au lieu de jouir d'une retraite bien méritée.Le vieux pétain a tout perdu.

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