Le Bateau ivre, Arthur Rimbaud

Ойын-сауық

Narrateur : Alain Couchot
Retrouvez mes lectures sur :
☞ Le site Audiolude : www.audiolivres.info
☞ L'Appli iOS : cutt.ly/MiyNV7x
☞ L'Appli Android : cutt.ly/WiyMaVK
☞ Spotify : cutt.ly/QiyMc8u
☞ Deezer : cutt.ly/6iyMOs0
☞ Apple Music : cutt.ly/riyML14
☞ Audible : cutt.ly/MiyM2zx
❤️ Soutenir la chaîne :
/ @audiolude
💻 Mon matériel :
Mon micro statique : cutt.ly/kSpIcJo
Ma carte son : cutt.ly/7SpOrAz
Mon micro dynamique : cutt.ly/vSpOMgp

Пікірлер: 29

  • @JeanPierreFrauche
    @JeanPierreFrauche6 ай бұрын

    Mon oncle, vieux peintre de 96 ans, récitait ce poème dans son entièreté avec une voix bien vivante, un plaisir divin…

  • @pascalemahieu9178
    @pascalemahieu91783 жыл бұрын

    Quelle belle poésie d'Arthur Rimbaud. Merci beaucoup. Un peu de poésie dans ce monde de brutes cela fait beaucoup de bien par les temps qui courent.

  • @jocelynedagatecelebrantepa2
    @jocelynedagatecelebrantepa23 жыл бұрын

    Humm...j ai adoré ce moment où la beauté est revenue se poser... nourriture pour l Âme et l Esprit.. merci à vous deux

  • @haddadnoa8960
    @haddadnoa89603 жыл бұрын

    Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les haleurs : Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles, Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. J'étais insoucieux de tous les équipages, Porteur de blés flamands ou de cotons anglais. Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages, Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais. Dans les clapotements furieux des marées, Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants, Je courus ! Et les Péninsules démarrées N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants. La tempête a béni mes éveils maritimes. Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes, Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots ! Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres, L'eau verte pénétra ma coque de sapin Et des taches de vins bleus et des vomissures Me lava, dispersant gouvernail et grappin. Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème De la Mer, infusé d'astres, et lactescent, Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême Et ravie, un noyé pensif parfois descend ; Où, teignant tout à coup les bleuités, délires Et rhythmes lents sous les rutilements du jour, Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres, Fermentent les rousseurs amères de l'amour ! Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes Et les ressacs et les courants : je sais le soir, L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes, Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir ! J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques, Illuminant de longs figements violets, Pareils à des acteurs de drames très antiques Les flots roulant au loin leurs frissons de volets ! J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies, Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs, La circulation des sèves inouïes, Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs ! J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries Hystériques, la houle à l'assaut des récifs, Sans songer que les pieds lumineux des Maries Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs ! J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux ! J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan ! Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces, Et les lointains vers les gouffres cataractant ! Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises ! Échouages hideux au fond des golfes bruns Où les serpents géants dévorés des punaises Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums ! J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants. - Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants. Parfois, martyr lassé des pôles et des zones, La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux... Presque île, ballottant sur mes bords les querelles Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds. Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles Des noyés descendaient dormir, à reculons ! Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses, Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau, Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ; Libre, fumant, monté de brumes violettes, Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur Qui porte, confiture exquise aux bons poètes, Des lichens de soleil et des morves d'azur ; Qui courais, taché de lunules électriques, Planche folle, escorté des hippocampes noirs, Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ; Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais, Fileur éternel des immobilités bleues, Je regrette l'Europe aux anciens parapets ! J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur : - Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles, Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ? Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes. Toute lune est atroce et tout soleil amer : L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes. Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer ! Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache Noire et froide où vers le crépuscule embaumé Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche Un bateau frêle comme un papillon de mai. Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames, Enlever leur sillage aux porteurs de cotons, Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes, Ni nager sous les yeux horribles des pontons.

  • @usseph
    @usseph5 ай бұрын

    C'est magnifique 🎉😊❤

  • @hakimnabil5172
    @hakimnabil51723 жыл бұрын

    voix sublime ...

  • @nawalmirinoui3664
    @nawalmirinoui36644 жыл бұрын

    C'est rare de trouver des gens qui aime la poésie 👍😍

  • @samsonyves8649
    @samsonyves86496 ай бұрын

    Quoi à ajouter au génie ! Yves Samson

  • @michelebeartGIBBONGASCON
    @michelebeartGIBBONGASCON Жыл бұрын

    MERCI

  • @usseph
    @usseph5 ай бұрын

    ❤❤❤

  • @nawalmirinoui3664
    @nawalmirinoui36644 жыл бұрын

    Bravo

  • @thibautpenot8634
    @thibautpenot86345 жыл бұрын

    Magnifique !

  • @AliceTeSlay

    @AliceTeSlay

    4 жыл бұрын

    Thibaut Penot quer manufike

  • @mayagnc4789
    @mayagnc47892 жыл бұрын

    Magnifiquement narré

  • @alexisrangheard3757
    @alexisrangheard37575 жыл бұрын

    Au secours!!!

  • @zayt2634
    @zayt26343 жыл бұрын

    1:24

  • @gouniesrototo1307
    @gouniesrototo13074 жыл бұрын

    non mais là on est au paroxysme de la somptuosité bouleversante, poignante, majestueuse

  • @daniel76150

    @daniel76150

    4 жыл бұрын

    Quel délicieuse manière de conter , quelle diction , ton , un rêve ., vivement Beaudelaire , Albert Samain ( il est d’étrange soir ) , Lamartine ( le lac )

  • @patriciascotto5867

    @patriciascotto5867

    3 жыл бұрын

    @@daniel76150Petite demande... Est-ce qu'il y a quelqu'un qui est prêt à faire paraître cette publication et à la mettre sur son Facebook pendant une heure ? C 'est la semaine de l'éducation spéciale, de l'autisme, du TDAH, de la dyslexie... et du mois de sensibilisation à toutes ces difficultés. En l'honneur de tous les enfants qui luttent tous les jours pour réussir et de leurs parents qui font tout pour les aider au quotidien. (Il suffit d'une Ö copier-coller.) Merci 😊

  • @kiff4free554
    @kiff4free5547 жыл бұрын

    shoot me but what is that song?

  • @dfkdsfdfdf2341

    @dfkdsfdfdf2341

    7 жыл бұрын

    I know I've heard it before.

  • @MonkidiMaude6

    @MonkidiMaude6

    6 жыл бұрын

    Beethoven-Sonata no. 14 in C sharp minor, Op. 27 no. 2 (Moonlight Sonata), Mov. 1

  • @simongiz
    @simongiz10 ай бұрын

    Merci! Que pensez-vous de ma version rap? kzread.info/dash/bejne/gHt21quxlqjRXdo.html

  • @galaxie613
    @galaxie6134 жыл бұрын

    la voix ne correspond pas du tout à l'esprit Rimbaud!!!

  • @etiennequevaine3470

    @etiennequevaine3470

    3 жыл бұрын

    Voix androgyne…tout à fait rimbaldienne. Qui cherche la virilité qui crie à la Hugo dans les textes d’Arthur Rimbaud devrait arrêter de tenter de lire de la poésie.

  • @jf8721
    @jf87213 жыл бұрын

    Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les haleurs : Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles, Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. J'étais insoucieux de tous les équipages, Porteur de blés flamands ou de cotons anglais. Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages, Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais. Dans les clapotements furieux des marées, Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants, Je courus ! Et les Péninsules démarrées N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants. La tempête a béni mes éveils maritimes. Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes, Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots ! Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres, L'eau verte pénétra ma coque de sapin Et des taches de vins bleus et des vomissures Me lava, dispersant gouvernail et grappin. Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème De la Mer, infusé d'astres, et lactescent, Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême Et ravie, un noyé pensif parfois descend ; Où, teignant tout à coup les bleuités, délires Et rhythmes lents sous les rutilements du jour, Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres, Fermentent les rousseurs amères de l'amour ! Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes Et les ressacs et les courants : je sais le soir, L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes, Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir ! J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques, Illuminant de longs figements violets, Pareils à des acteurs de drames très antiques Les flots roulant au loin leurs frissons de volets ! J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies, Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs, La circulation des sèves inouïes, Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs ! J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries Hystériques, la houle à l'assaut des récifs, Sans songer que les pieds lumineux des Maries Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs ! J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux ! J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan ! Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces, Et les lointains vers les gouffres cataractant ! Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises ! Échouages hideux au fond des golfes bruns Où les serpents géants dévorés des punaises Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums ! J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants. - Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants. Parfois, martyr lassé des pôles et des zones, La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux... Presque île, ballottant sur mes bords les querelles Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds. Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles Des noyés descendaient dormir, à reculons ! Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses, Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau, Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ; Libre, fumant, monté de brumes violettes, Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur Qui porte, confiture exquise aux bons poètes, Des lichens de soleil et des morves d'azur ; Qui courais, taché de lunules électriques, Planche folle, escorté des hippocampes noirs, Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ; Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais, Fileur éternel des immobilités bleues, Je regrette l'Europe aux anciens parapets ! J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur : - Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles, Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ? Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes. Toute lune est atroce et tout soleil amer : L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes. Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer ! Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache Noire et froide où vers le crépuscule embaumé Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche Un bateau frêle comme un papillon de mai. Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames, Enlever leur sillage aux porteurs de cotons, Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes, Ni nager sous les yeux horribles des pontons. Extrait de: Poésies (1870-1871) Arthur Rimbaud

Келесі