En 1518, le capitaine Fernando de Magellan et son ami, l'astronome Rui Faliero, sont
à la cour du roi d'Espagne pour exposer au jeune Charles Quint un étonnant projet.
Il s'agit de rejoindre les fameuses îles aux épices par l'ouest, en traversant d'abord l'Atlantique, alors que depuis le voyage de Vasco de Gama en 1488, les Portugais naviguent jusqu'aux Indes en contournant l'Afrique, donc en allant vers le sud-est.
En ce début du 16 ème siècle, les Espagnols veulent rattraper leur retard sur le Portugal, et Magellan est l'homme qu'il leur faut. Portugais, il a longtemps navigué dans l'océan Indien et en connaît bien les détours et les îles. A 38 ans, c'est un navigateur hors-pair et déterminé. Le roi d'Espagne, convaincu, va financer l'expédition.
Notre héros se retrouve donc à la tête de 5 Naos (des caravelles améliorées), mais l'aventure commence mal. La veille du départ, le vieil astronome Faliero renonce à partir car son horoscope lui a prédit la mort s'il embarque, et la mort aussi pour Magellan. Mais ce dernier dit ne pas craindre son destin ...
Le roi d'Espagne se méfie cependant quelque peu du navigateur qui sera donc "secondé" par trois capitaines espagnols qui n'auront de cesse de disputer son autorité. Et les Portugais eux-mêmes infiltrent espions et saboteurs parmi nos amis.
Cela n'empêchera pas les cinq navires - le Trinidad, le San Antonio, la Conception, le Victoria et le Santiago - de quitter Séville à l'été 1519.
Jusqu'à la côte du Brésil, les tempêtes, les naufrages et les mutineries font le quotidien du voyage. Heureusement que Magellan, par ailleurs homme de caractère, compte de précieux alliés à bord, comme son second Del Cano et le distingué Antonio Pigafetta, gentilhomme vénitien et chevalier de Rhodes, qui participe à l'aventure pour le plaisir d'en écrire l'histoire. (C’est grâce à lui qu'on en connaît aujourd'hui les détails).
La recherche d'un détroit permettant de contourner le continent sud-américain, dans ces terribles latitudes australes si près de l'antarctique, met à rude épreuve hommes et navires.
Quand Magellan atteint en novembre 1520 le Pacifique, le plus dur reste encore à faire. Deux navires ont disparu et l'équipage des trois Naos qui restent est épuisé. Ils sont de plus à court de provisions ... et en plein inconnu car aucun cartographe de l'époque ne se doutait de l'immensité du Pacifique.
Quittant les côtes du Chili, la flottille décimée va affronter plus de 100 jours de mer, en état de famine. Ce sera l'une des plus éprouvantes traversées - 20 000 km - de tous les temps!
Enfin on atteint l'île de Guam, puis les Philippines, où l'on sympathise avec les indigènes. Henri, le serviteur malais qui accompagne Magellan, reconnaît là sa langue natale: il est de fait le premier homme à avoir fait le tour du monde! Hélas, la prédiction de Faliero se réalise. Voulant se mêler à un conflit local, Magellan trouve la mort sur une plage en couvrant la retraite de ses hommes.
Finalement sur les 240 hommes partis sur 5 navires, seuls 18 rescapés rentreront à
Séville à bord de la bien nommée "Victoria".
Un voyage comme on n'en refera pas de sitôt!
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