Le terme hiératique désigne l’écriture cursive des hiéroglyphes, sa tachygraphie pour reprendre l’expression de Jean-François Champollion. Hiératique est un nom que nous a transmis le Père de l’Église Clément d’Alexandrie, témoin de son usage encore vers la fin du IIe siècle de notre ère. Cette forme d’écriture, qui fut longtemps la plus courante en Égypte, a été utilisée à compter du IIIe millénaire avant notre ère, et elle n’est plus attestée au-delà du IIIe siècle de notre ère.
À partir du VIIIe/VIIe siècle avant notre ère, la généralisation de l’usage du démotique, une écriture qui transcrit un état plus récent de la langue égyptienne, dans les documents administratifs, juridiques, épistolaires réduisit au monde religieux les domaines d’emploi du hiératique et par là même la variété des supports usuellement utilisés : on ne trouve plus guère d’usage du hiératique que sur des papyrus et des tissus, quelques graffiti, de moins en moins fréquents, concurrencés par ceux en démotique, des stèles et de rares ostraca et autres tablettes.
Pourtant depuis 2018, la mission archéologique de l’Université de Tübingen à Atripé, près de Sohag, a mis au jour plusieurs centaines d’ostraca écrits en hiératique datables pour l’essentiel entre la fin du Ier siècle avant notre ère et du IIIe siècle de notre ère. Après une présentation de l’écriture hiératique, de son évolution, nous nous interrogerons sur la nature et l’usage de ces documents récemment exhumés à Atripé.
IVAN GUERMEUR
Ancien membre scientifique de l’Institut Français d’Archéologie Orientale du Caire, Ivan Guermeur a été stipendiaire de la Fondation Alexander von Humboldt à l’Institut pour les cultures de l’Orient ancien de l’Université de Tübingen, puis chercheur post-doctorant à l’Université de Heidelberg avant d’être recruté comme chargé de recherche au CNRS et affecté à Montpellier dans le cadre du laboratoire Archéologie des Sociétés Méditerranéennes (UMR 5140), dont il a dirigé l’équipe d’égyptologie de 2013 à 2018. Depuis 2018, il occupe comme directeur d’études la chaire « Religion égyptienne en Égypte hellénistique et romaine » à la Section des sciences religieuses de l’EPHE - PSL et il est membre du laboratoire Archéologie et Philologie d’Orient et d’Occident (UMR 8546) à Paris.
CYCLE DE CONFÉRENCES :
Page consacrée au cycle de conférences comprenant la brochure : ilara.hypotheses.org/13497
L’écriture a été inventée, de manière indépendante, en plusieurs endroits et dans des contextes toujours différents : en Mésopotamie et en Égypte à la fin du IVe millénaire, dans le monde égéen et en Chine au IIe millénaire, dans la vallée de l’Indus au IIIe millénaire, en Amérique centrale au Ier millénaire avant notre ère.
Par des chemins multiples, les écritures alphabétiques diverses dérivent de ces premières traditions écrites. Autant que des outils de notation linguistique, les écritures sont des modes de communication visuelle et des marqueurs d’identités culturelles, reflétant les sociétés anciennes qui les ont créées, transmises et transformées.
Ce cycle de conférences présente une partie de ces écritures et la richesse de leur histoire. Les conférences, données par des spécialistes des écritures en question, s’adressent à un public large.
INFORMATIONS PRATIQUES :
- Les conférences se déroulent sous la forme d’événements Zoom, les jeudis de 18h30 à 19h30.
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