Cette étrange idée de beau: l'esthétique à l'épreuve de la Chine
François Jullien, philosophe et sinologue - Régis Penalva, coordonnateur de l'Agora des Savoirs. Maison des Sciences de l'Homme de Montpellier - 30 mars 2011.
Au fil des siècles, nous n'avons cessé de remettre en question l'idée que nous nous faisons du beau, les défi nitions que nous en donnons, les critères selon lesquels nous le défi nissons. Mais nous sommes-nous jamais interrogés sur l'idée même du beau, cette idée dont la métaphysique occidentale a fait un absolu, qu'elle a extraite et élevée au-dessus de la diversité du sensible et de ses formes ? Alors que nos dieux sont morts, le beau reste notre seul salut. Or la pensée chinoise n'a pas isolé - abstrait - « le beau ». Pour les Chinois, cette idée même de beau paraît profondément étrange. Faire jouer cet écart, l'interroger, permet de dégager d'autres possibles esthétiques qui ne se rangent pas sous la monopolisation du beau, de comprendre mieux certaines aventures de l'art contemporain. De quoi du moins sortir le beau des lieux communs qui l'épuisent : pour le rendre à son étrangeté.
Cycle 3 : Préserver ou réinventer les valeurs : huit défis contemporains.
Saison 2 : Les Valeurs.
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Wouaouhhhh, wouaouhhh, je bois chaque mot de cette conférence tellement intéressante. Merci ! C'est "du grand art" !!!! Merci, merci
18:23 Culture et transformation 21:10 23:24 24:22 26:13 Opposés / complémentaires / interactions / classification 26:25 Concours 29:41 Les trois partis pris grecs: rupture entre le sensible et l’intelligible / le beau comme jonction / privilégier la forme modèle archétypique / Plotin / Être 33:47 peindre jusqu’au bout /Esquisse: l’œuvre est plus à l’œuvre lorsqu’elle n’est pas finit cf. Jason Lescaleet / Picasso / se retenir d’être fini 35:39 Chine: pas de séparation entre le sensible et l’intelligible / Énergie / un au-delà du sensible 36:51 Dimension invisible qui habite le sensible 37:41 Le sensible transmet la dimension d’esprit / pas de rupture métaphysique 38:32 La peinture chinoise ne peint pas la forme mais la transformation / d’un temps à l’autre / entre il y a et il n’y a pas / essence Vs transition (esquisse) 41:00 Pas d’essence d’eau ou de nuage 42:06 Se libérer de la ressemblance / Aristote et mimesis / prélèvement / cause formelle / ressembler sans ressembler / résonance 氣韻: reproduction de trait intérieur et extérieur 46:24 Présence: être devant Vs prégnance 49:35 À travers le nu saisir la forme belle / neutralise la pudeur et le désir / désindividualiser pour exprimer une essence / le nu sort du contexte naturel / cire et qualités secondes: retirer ce qui est second pour faire apparaître l’essence de / beauté canonique / les parties et le tout 1:01:10 Uniforme Vs pas de formes constantes (rochers) / concentration d’énergie 1:04:54 Représentation (primauté de la conscience, politique et théâtrale) / jugement (trancher Vs évaluer ou classer) / plaisir Vs déploiement ou épanchement (dérouler) 1:11:41
J. Lacan a titré un ouvrage : "Je parle aux murs", merci pour -malgré tout- votre persévérance
Homme très intéressant
Je trouve toujours incroyable que, lorsqu'on engage la philosophie européenne, on fasse systématiquement l'impasse sur la pensée arabe, surtout de la part d'esprit aussi brillant que celui de François Julien. Comment peut-on oublier, par exemple, que le concept de métaphysique est une construction de la pensée arabe. Cette impasse, pour moi une vision handicapée-handicapante, me met mal à l'aise.
@mohamedegoservus8303
4 жыл бұрын
Je pense que les orientalistes en sont beaucoup responsables de cela. Mais je partage bourré pensée, la langue arabe est d’une richesse et dit e subtilité qui permet tellement d’émergence de représentations de l’esprit qui à tellement influencé le concept et la métaphysique. On parle d’occident et d’extrême orient sans parler de l’orient c’est complètement fou d’oublier le croissant fertile qui a vu tout n’aitre en terme civilisationnel...
De l'art de s'aimer parlant, parlance, parlarité ?
La fameuse exigence de ressemblance dans l'art occidental... Ce Monsieur semble oublier quelques siècles d'art médiéval !